Émeutes post-électorales au Mozambique : le chef de l'opposition rentre au pays
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© Dans les rues de Séoul, banderoles et bougies pour demander la destitution du président sud-coréen Yoon après sa tentative de coup de force, le 4 décembre 2024 AFP Philip FONG
En Corée du Sud, la tentative de coup de force du président mise en échec. Les députés de l’opposition et de la majorité ont rejeté, dans la nuit du 3 au 4 décembre, la loi martiale décrétée à la surprise générale par Yoon Suk Yeol pour faire face à de supposées menaces de « forces communistes nord-coréennes » et « antiétatiques ».
La démocratie sud-coréenne a refusé de se laisser abattre. Au cœur de la nuit du mardi 3 au mercredi 4 décembre, 190 députés de la majorité comme de l’opposition, soutenus par une foule en colère massée devant une Assemblée nationale cernée de policiers et de militaires, ont rejeté à l’unanimité la loi martiale décrétée quelques heures plus tôt par le président conservateur, Yoon Suk Yeol. M. Yoon a accepté la décision et clôturé piteusement sa tentative de coup de force, qui a vu la Corée du Sud renouer pendant quelques heures avec le cauchemar du temps des dictatures, qu’elle croyait révolu depuis près de quarante ans.
La dernière fois que la loi martiale avait été imposée, c’était en 1980, à Gwangju (Sud). Sur ordre du président autoritaire Chun Doo-hwan (1980-1987), les parachutistes avaient violemment réprimé un mouvement favorable à la démocratie. L’opération avait fait des centaines de morts.
Admettant sa défaite, M. Yoon a réitéré son appel à l’Assemblée nationale pour qu’elle mette fin aux activités « scandaleuses » qui, selon lui, paralysent les fonctions gouvernementales. Le président, confronté à des manifestations, est désormais menacé de destitution. Ses principaux collaborateurs, dont son chef de cabinet, Chung Jin-suk, et son conseiller à la sécurité nationale, Shin Won-sik, ont présenté leur démission. L’état-major a renvoyé la troupe dans ses baraquements.
Si l’incertitude règne sur les suites de cette crise politique, il est patent que le Président Yoon Seok-yeol a cherché à surmonter un conflit politique avec la majorité du Parlement par le recours à des procédures d’exception de manière anticonstitutionnelle : une telle façon de faire s’apparente à une tentative de coup d’État militaire, car ayant utilisé l’armée qui avait été lancée à l’assaut du Parlement. Des appels à la destitution du chef de l’État ont été lancés.
Le Parlement sud-coréen issu des législatives du 10 avril 2024 : Parti progressiste: 3 sièges Reconstruire la Corée: 12 sièges Nouvelle alliance progressiste: 2 sièges Parti démocrate: 169 sièges Indépendants: 2 sièges Nouveau parti du futur: 1 siège Nouveau parti de la réforme: 3 sièges Pouvoir au peuple: 90 sièges Parti du futur du peuple: 18 sièges.
Depuis son élection en 2022, le président Yoon Seok-yeol n’a jamais disposé d’une majorité au Parlement, étant à nouveau désavoué lors des élections législatives du 10 avril 2024. Dans ce contexte, les tensions avec les démocrates (opposition, centre à centre-gauche) sont allées croissantes : en particulier, un projet de budget réduit pour 2025 a été adopté par la commission du budget, tandis qu’ont été déposées des motions de destitution contre le chef de la Commission de contrôle et d’inspection, d’une part, le plus haut procureur du Parquet central du district de Séoul, d’autre part.
Durant une conférence de presse réunie d’urgence au bureau présidentiel, le président Yoon Seok-yeol, dont le taux de popularité est très faible, a justifié en ces termes la première proclamation de la loi martiale depuis le rétablissement de la démocratie en République de Corée (la précédente loi martiale, en 1981, avait justifié un bain de sang par la junte militaire alors au pouvoir à Séoul) :
Je protégerai et rétablirai une république de Corée libre qui est tombé dans un abîme à travers cette loi martiale et j’éradiquerai les forces anti-étatiques qui ruinent la nation et le noyau qui a fait le mal (…) C’est une mesure inévitable pour protéger la liberté, la sécurité et la durabilité de la nation contre les forces anti-étatiques qui visent le renversement du régime.
Les forces militaires de la loi d’urgence ont tenté d’investir le Parlement mais en ont été empêchées par la majorité démocrate, soutenue par des citoyens, qui s’est barricadée.
Une mesure aussi lourde de conséquences pour la démocratie que la proclamation de la loi martiale aurait évidemment nécessité un respect des procédures. Selon l’article 77 de la Constitution, le chef de l’État doit immédiatement informer l’Assemblée nationale de la déclaration de la loi martiale et celle-ci doit être levée si une majorité de députés s’y oppose. Le choix du président Yoon de s’adresser directement au peuple en court-circuitant le Parlement relève d’un détournement de pouvoir. Le vote de refus de la loi martiale par les parlementaires est intervenu avec un soutien Trans partisan, incluant les quelques députés centristes et la faction du parti Pouvoir au peuple hostile au président de la République, animée par le chef du parti, Han Dong-hoon.
tionale de la déclaration de la loi martiale et celle-ci doit être levée si une majorité de députés s’y oppose. Le choix du président Yoon de s’adresser directement au peuple en court-circuitant le Parlement relève d’un détournement de pouvoir. Le vote de refus de la loi martiale par les parlementaires est intervenu avec un soutien Trans partisan, incluant les quelques députés centristes et la faction du parti Pouvoir au peuple hostile au président de la République, animée par le chef du parti, Han Dong-hoon.
Africa24monde avec RSA et RI