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© Le patron de Telegram, Pavel Durov, le 23 février 2016 à Barcelone. © Albert Gea, Reuters
Le fondateur et patron de la messagerie Telegram, Pavel Durov, s'en est pris à la France pour l'avoir arrêté et mis en examen en raison de la publication de contenus illégaux sur l'application.
Pavel Durov a publié jeudi, 5 septembre, un long message sur son réseau social Telegram en réaction à son arrestation et sa mise en examen en France. Il a trouvé "surprenant" d'être tenu responsable du contenu publié par d'autres personnes sur son application.
Dans un long message sur Telegram, sa première réaction depuis son arrestation, Pavel Durov a trouvé "surprenant" d'être tenu responsable du contenu publié par d'autres personnes.
"Utiliser des lois datant de l'ère pré-smartphone pour accuser un PDG de crimes commis par des tiers sur la plateforme qu'il gère est une approche malavisée", a déclaré le milliardaire de 39 ans. Il a également dénoncé les affirmations selon lesquelles "Telegram est une sorte de paradis anarchique", les qualifiant d'"absolument fausses". "Nous supprimons des millions de messages et de chaînes nuisibles chaque jour", a insisté Pavel Durov.
Il a réfuté les accusations de la France selon lesquelles Paris n'avait pas reçu de réponses de Telegram à ses demandes. Il ainsi affirmé qu'il avait personnellement aidé les autorités françaises à "établir une ligne d'assistance téléphonique avec Telegram pour faire face à la menace terroriste en France".
Adoptant un ton plus conciliant à la fin de son message, Pavel Durov a reconnu que la forte hausse du nombre d'utilisateurs de Telegram - qu'il évalue maintenant à 950 millions dans le monde - avait généré des une situation ayant "permis aux criminels d'abuser plus facilement de notre plateforme".
"Devenir plus sûrs"
"C'est pourquoi je me suis fixé comme objectif personnel de veiller à ce que nous améliorions considérablement les choses à cet égard", a-t-il déclaré, ajoutant que cette question était analysée "en interne" et que de plus amples détails seraient communiqués à l'avenir.
"J'espère que les événements du mois d'août permettront à Telegram - et au secteur des réseaux sociaux dans son ensemble - de devenir plus sûrs et plus forts", a encore affirmé Pavel Durov. Il a ajouté que si Telegram ne parvenait pas à s'entendre avec les régulateurs locaux sur le "bon équilibre entre la vie privée et la sécurité" alors "nous serions prêts à quitter ce pays".
Après quatre jours de garde à vue en France, Pavel Durov, qui possède des passeports russe, français et émirati, est mis en examen pour de nombreuses infractions liées à son application de messagerie et interdit de quitter le pays. Son contrôle judiciaire lourd prévoit également une caution de cinq millions d'euros et un pointage au commissariat deux fois par semaine.
À Moscou, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a averti que ces poursuites contre un "citoyen russe" ne devaient pas "se transformer en persécution politique".
Parmi les soutiens notoires à l'homme d'affaires, on trouve le lanceur d'alerte américain établi en Russie Edward Snowden ainsi que le magnat de la technologie Elon Musk, qui a publié des posts sous le hashtag #FreePavel.
La popularité de la messagerie s'envole
Un groupe d'hacktivistes, appelé CyberDragon, a averti que la situation pourrait prendre une tournure plus grave, accusant l'Europe de vouloir prendre le contrôle de Telegram suite à l'arrestation de Pavel Durov.
L'arrestation du patron de Telegram a une conséquence pour le moins inattendue. En effet, les téléchargements de Telegram ont bondi de 4 % sur l’App Store américain et ont augmenté de la même proportion au niveau mondial, rapporte Techcrunch. D’après les relevés du site spécialisé, Telegram se classe même deuxième dans la catégorie Réseaux sociaux sur l’App Store en France. Toutes applications gratuites confondues, le service créé par Pavel Durov est sixième dans l’Hexagone.
Africa24monde Avec RSA