Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, est visé depuis la fin de l'année dernière par une enquête pour des allégations d'inconduite sexuelle.
Le procureur de la CPI a annoncé ce vendredi 16 mai « sa décision de prendre congé jusqu'à la fin de la procédure », menée par des enquêteurs de l'ONU. « Les procureurs adjoints seront chargés de la gestion du bureau du procureur pendant son absence », a ajouté son bureau.
L'organe de surveillance de la CPI avait indiqué en novembre avoir sollicité une enquête externe sur des allégations de « faute présumée » de Karim Khan, sans donner plus de détails. La présidente de l'Assemblée des États parties (AEP), avait déclaré qu'une enquête externe était nécessaire « afin d'assurer un processus totalement indépendant, impartial et équitable ».
D'après plusieurs médias, le Britannique aurait été accusé de comportement sexuel inapproprié à l'égard d'une membre de son personnel, des suggestions qu'il a déclarées infondées. Selon le Wall Street Journal, une assistante du procureur a déclaré lors d'un témoignage face à des représentants de l'ONU avoir été victime d'attouchements sexuels forcés de la part de Karim Khan à plusieurs reprises et au cours de plusieurs mois. D'après le Guardian, il aurait ensuite tenté de persuader la victime présumée de nier les accusations. « C'est avec une profonde tristesse que j'ai compris que des rapports de mauvaise conduite allaient être diffusés publiquement à mon sujet », avait déclaré Karim Khan dans un communiqué envoyé par courriel à l'AFP en octobre.
L'annonce du retrait du procureur, 55 ans, plonge encore un peu plus dans l'incertitude la CPI, sous le feu des critiques et surtout affaiblie par des sanctions américaines. Ces sanctions ont été imposées par le président Donald Trump après la délivrance de mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, une procédure initiée par Karim Khan, qui avait également demandé des mandats d'arrêt à l'encontre de trois hauts responsables du Hamas.
Le procureur a aussi demandé et obtenu un mandat d'arrêt de la CPI à l'encontre du président russe Vladimir Poutine. Mais plusieurs pays membres de la cour ont récemment complètement ignoré les mandats d'arrêt de la CPI en recevant Vladimir Poutine ou Benyamin Netanyahu.
Africa24monde avec RFI