Enlèvement des lycéens dans l’État de Katsina dans le nord-ouest du Nigeria
Toujours pas de nouvelles de lycéens enlevés dans leur établissement scolaire ...
© Une dizaine de jeunes qui se pre?sentent comme des anciens jihadistes au Mali. (Image d'illustration) RFI/Coralie Pierret
Plusieurs dizaines de jihadistes ont été libérés par les autorités maliennes. Une opération qui pourrait permettre la libération d'otages au Sahel. Ces jihadistes avaient été arrêtés lors de plusieurs opérations militaires.
Pour le moment, il y a une certitude et des hypothèses. La certitude, c’est la libération ce week-end de plusieurs dizaines de jihadistes et de présumés jihadistes.
D’après nos informations, ces libérations ont eu lieu sur le territoire malien à au moins deux endroits. Vers le centre, et surtout dans le Nord. Plusieurs sources indiquent qu’au moins une partie des prisonniers jihadistes libérés a déjà été convoyée, par avion, à Tessalit, dans une zone frontalière de l'Algérie.
Arrivés à Tessalit, selon des témoins, ils sont montés dans des véhicules et ont pris la direction du nord de la ville, avant de disparaître. Selon nos informations, parmi les jihadistes libérés par le Mali, et probablement aussi par un autre pays voisin, on retrouve des figures qui ont commis des attentats dans la sous-région. Parmi eux, certains sont de nationalité malienne et d'autres sont de nationalités étrangères.
Nous n’avons pas de confirmation par rapport à ces présumés jihadistes libérés, mais nous pensons qu’il y a des cadres d’organisations terroristes
Maître Moctar Mariko, dirigeant de l’AMDH, l’association malienne des droits de l’homme.
Vers des libérations d’otages ?
Concernant le motif de ces libérations, de source bien informée, elles rentrent dans le cadre de discussions, de négociations pour obtenir éventuellement la libération d’otages. Parmi les hypothèses, il pourrait s’agir de la libération de l’otage malien Soumaïla Cissé, homme politique. Le chef de file de l’opposition du Parlement dissous a été enlevé fin mars dernier, dans le Nord, par de présumés jihadistes.
Autre hypothèse : la libération de Sophie Pétronin. La Française a été enlevée en décembre 2016 dans le nord du Mali. La dernière preuve de vie la concernant date du mois d’avril 2020.
Les proches des otages espèrent évidemment ces libérations, mais on ne sait pas, de manière sûre, si elles vont avoir lieu. Dans ce type de dossier, il est impératif de rester prudent, il y a vraiment trop d’inconnues, trop d’incertitudes.
La peur d’un « nouveau raté »
Il faut rappeler que les discussions engagées entre les autorités maliennes et les ravisseurs durent depuis des mois. Elles sont peut-être sur le point d’aboutir, mais ce n’est pas la première fois que l’on évoque cette hypothèse. En juillet dernier, la libération de Soumaïla Cissé et de Sophie Pétronin semblait à portée de main, et elle n’a finalement pas eu lieu. « On n’est pas à l’abri d’un nouveau raté », confie avec anxiété une source proche des discussions.
On ne sait même pas d’ailleurs si les prisonniers libérés sont une monnaie d’échange contre les deux otages ou contre un seul. Le CNSP, la junte qui a pris le pouvoir à Bamako le 18 août dernier, reste silencieuse pour le moment. Même silence du côté de la cellule de crise gouvernementale. Pas de détail donc sur les discussions qui ont eu lieu avec les ravisseurs depuis qu’Ibrahim Boubacar Keïta a été renversé.
Y a-t-il eu évolution des contreparties exigées par les ravisseurs ? La confiance vis-à-vis des intermédiaires, par exemple, s’est-elle améliorée ? La France est-elle impliquée dans cette tentative ? Pour le moment, il n’y a aucun commentaire, en tout cas de la part de l’Élysée.
Africa24monde avec RFI correspondant à Bamako, Serge Daniel