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© Drapeux des freres ennemis, inde et Pakistan
La crise indo-pakistanaise de 2025 survient à la suite de l'attentat de Pahalgam le 22 avril 2025, une attaque terroriste islamique dans la vallée de Baisaran au Jammu-et-Cachemire, territoire sous administration indienne situé à la frontière entre l'Inde et le Pakistan.
Conflit entre l'Inde et le Pakistan : des mesures de rétorsion diplomatique au cessez-le-feu, on vous résume l'escalade militaire des dernières semaines.
"Frères ennemis" l'Inde et le Pakistan sont en conflit depuis 77 ans
Anciennement sous domination britannique, l’Inde devait être un pays unifié entre hindous et musulmans, mais a finalement été scindé en deux, donnant naissance au Pakistan. Dès lors, les deux territoires n’ont jamais connu la paix.
Nouvelles tensions entre l’Inde et le Pakistan, après l’attentat dans la ville de Pahalgam, dans le Cachemire indien, lors duquel 26 personnes sont décédées. Selon la police indienne, les responsables seraient un citoyen indien et deux ressortissants pakistanais, présentés comme membres du Front de la résistance (TRF), issu du groupe jihadiste Lashkar-e-Taiba (LeT) basé au Pakistan. Le gouvernement indien pointe du doigt son voisin. Des bombardements ont eu lieu de part et d'autre de la frontière dans la nuit de mardi à mercredi.
L'Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires, se sont affrontés depuis une attaque meurtrière, fin avril, au Cachemire indien. Samedi, le président américain Donald Trump a annoncé la conclusion d'un cessez-le-feu entre les deux pays.
Une escalade militaire inquiétante. L'Inde et le Pakistan sont engagés dans des affrontements militaires depuis une attaque meurtrière, fin avril au Cachemire indien, attribuée à Islamabad par New Delhi. Depuis 1989, les combats entre insurgés séparatistes et troupes indiennes dans cette région disputée depuis 1947 ont fait des dizaines de milliers de morts. Après un nouveau sursaut de violences en milieu de semaine, les deux puissances se sont accordées sur un cessez-le-feu, samedi 10 mai. Retour sur les étapes marquantes de ces affrontements au cours des dernières semaines.
1 Une rapide escalade diplomatique après un attentat au Cachemire indien
Le 22 avril, des terroristes abattent 26 personnes – 25 Indiens et un Népalais – à Pahalgam, une ville touristique du Cachemire indien. Depuis la fin des années 1980, cette région à majorité musulmane abrite une insurrection menée par des rebelles qui réclament l'indépendance du Cachemire ou une fusion avec le Pakistan. Mais au fil des ans, les violences sanglantes s'étaient limitées à des affrontements entre insurgés et forces de sécurité. Cette attaque est la plus meurtrière visant des civils depuis l'an 2000 dans cette région.
Le Pakistan nie toute responsabilité. Mais, sans attendre de revendication, l'Inde décide de premières représailles, alors que deux suspects sont présentés par la police locale comme membres d'un groupe nommé Front de la résistance (TRF), lié à des groupes jihadistes basés au Pakistan. Le gouvernement ultranationaliste hindou de New Delhi annonce la suspension d'un traité sur le partage des eaux de fleuves communs, la fermeture du principal poste-frontière terrestre et le rappel de diplomates. La diplomatie indienne annonce ensuite la "suspension à effet immédiat" de la délivrance des visas aux Pakistanais et l'annulation de tous ceux en cours d'ici au 29 avril.
Le Pakistan riposte en annonçant l'expulsion de diplomates et la suspension des visas délivrés à des Indiens, ainsi que la fermeture de sa frontière et de son espace aérien aux compagnies indiennes. "Nous répliquerons, nous ajusterons notre réponse en fonction de ce que fera l'Inde (...) Il est possible qu'une guerre totale éclate et cela aura des répercussions graves", menace le ministre de la Défense pakistanais, Khawaja Asif, sur Sky News(Nouvelle fenêtre). Le pays réclame par ailleurs une "enquête neutre" sur les circonstances de l'attentat.
2 Des échanges répétés de tirs à la frontière
Trois jours après l'attentat, à l'aube, des échanges de tirs ont lieu "de poste à poste dans la vallée de Leepa", des deux côtés de la ligne de contrôle au Cachemire, selon l'administration du Cachemire pakistanais. L'armée indienne confirme des tirs brefs à l'arme légère lancés, selon elle, par le Pakistan et auxquels elle a "répondu efficacement". Par ailleurs, l'armée indienne détruit deux maisons présentées comme appartenant aux familles des auteurs de l'attaque. Le Conseil de sécurité de l'ONU exhorte les deux pays à une "retenue maximale", tandis que l'Arabie saoudite et l'Iran proposent leur médiation.
De nouveaux tirs ont lieu les nuits suivantes le long de la ligne de contrôle, sans faire de victimes, selon l'armée indienne. L'armée pakistanaise ne confirme pas les incidents, mais les autorités du Cachemire pakistanais ferment les écoles coraniques et appellent les habitants à stocker de la nourriture "pour deux mois". En réponse à une interdiction similaire, l'Inde ferme son espace aérien aux avions pakistanais fin avril, et le Premier ministre, Narendra Modi, donne à l'armée son feu vert à une "riposte" militaire. De son côté, l'armée pakistanaise assure effectuer des essais de lancement de missiles.
3 L'Inde déclare la "guerre de l'eau" au Pakistan
Début mai, Narendra Modi annonce que son pays va "couper l'eau" des fleuves qui prennent leur source sur le territoire indien et irriguent en aval le Pakistan, une mesure contre laquelle Islamabad avait mis en garde, assurant qu'elle serait considérée comme "un acte de guerre".
Le traité de l'Indus, signé en 1960 et auquel l'Inde a suspendu sa participation au lendemain de l'attentat, accorde à New Delhi le droit d'utiliser les fleuves partagés pour ses barrages ou ses cultures, mais lui interdit de détourner des cours d'eau ou d'altérer le volume d'eau en aval. Selon le centre de réflexion pakistanais Jinnah Institute, "même de légers changements dans le calendrier – plutôt que dans le volume – des lâchers d'eau peuvent perturber la saison des semis et réduire les rendements agricoles" pakistanais.
4 Une journée d'affrontements intenses
Le conflit atteint un niveau inégalé depuis vingt ans les 6 et 7 mai. Le gouvernement indien rapporte avoir mené des frappes de missiles contre "neuf sites" abritant "des infrastructures terroristes" situés sur le territoire pakistanais.
L'un des sites ciblés est la mosquée Subhan, à Bahawalpur, dans le Pendjab pakistanais, liée selon le renseignement indien à des groupes proches du mouvement jihadiste Lashkar-e-Taiba. Cette organisation terroriste opère principalement dans la vallée du Cachemire. L'Inde l'avait déjà mise en cause dans les attentats de Bombay en 2008, qui avaient fait 166 morts. D'après le porte-parole de l'armée pakistanaise, le barrage pakistanais Neelum-Jhelum, qui sert à produire de l'électricité au Cachemire, a aussi été endommagé par les frappes indiennes de la nuit.
En représailles, l'armée pakistanaise dit avoir abattu cinq avions indiens dans l'espace aérien indien, dont trois Rafale de fabrication française, selon son porte-parole. Il précise que "trois Rafale, un MiG 29 et un avion SU" ont été touchés, un bilan non confirmé par l'Inde et impossible à vérifier, relève Libération(Nouvelle fenêtre).
Les deux armées échangent également des tirs d'artillerie le long de leur frontière contestée au Cachemire. Au total, au moins 45 personnes meurent dans cette nouvelle escalade de violences. La communauté internationale multiplie les appels à la désescalade.
5 Le Pakistan et l'Inde s'accusent d'attaques de drones
Jeudi 8 mai, le Pakistan accuse l'Inde d'attaques de drones sur son sol. "L'Inde, dans un nouvel acte d'agression, a envoyé des drones" au-dessus d'au moins neuf villes, certaines abritant des casernes et des garnisons, annonce le porte-parole de l'armée pakistanaise. Cette dernière a "abattu 28 des 29 drones de fabrication israélienne" envoyés par l'Inde, ajoute-t-il, précisant qu'un civil a été tué. L'aviation civile ferme l'aéroport de Karachi, la capitale économique du Pakistan, pour une bonne partie de la journée, et interrompt brièvement le trafic dans trois autres aéroports.
"Les forces armées indiennes ont visé des radars et des systèmes de défense aérienne en plusieurs endroits du Pakistan", déclare le ministère de la Défense indien, précisant que les installations de Lahore, la grande ville pakistanaise frontalière de l'Inde, ont été "neutralisées". New Delhi assure avoir agi en réponse à une attaque nocturne de "missiles et de drones pakistanais" qui visait des "cibles militaires" sur son sol.
Les attaques de drones se poursuivent les jours suivants, malgré les appels continus à la désescalade de la communauté internationale. Les Etats-Unis, alliés historiques du Pakistan, mais qui se sont rapprochés de l'Inde ces dernières décennies, proposent leur médiation après s'être tenus à distance du conflit.
6 Islamabad et New Delhi s'accordent sur un cessez-le-feu "immédiat"
La paix ne semble être qu'un lointain espoir, samedi 10 mai. L'armée pakistanaise accuse l'Inde d'avoir tiré des missiles sur trois de ses bases aériennes, dont une aux portes d'Islamabad, promettant "une réponse" à New Delhi. En retour, l'Inde annonce subir une nouvelle série d'attaques pakistanaises, notamment de drones, en plusieurs points le long de sa frontière occidentale. Selon le bilan officiel des deux camps, la confrontation entre les deux pays a fait une soixantaine de morts civils depuis mercredi.
Le ministre des Affaires étrangères saoudien, Fayçal ben Farhan, appelle dans la matinée ses homologues indien et pakistanais pour discuter des moyens de mettre fin au conflit. Quelques heures plus tard, le président américain, Donald Trump, annonce sur son réseau Truth Social(Nouvelle fenêtre) un cessez-le-feu "total et immédiat" entre l'Inde et le Pakistan "après une longue nuit de discussions sous la médiation américaine".
Dans la foulée, le ministre des Affaires étrangères pakistanais, Ishaq Dar, confirme sur X(Nouvelle fenêtre) l'existence du "cessez-le-feu avec effet immédiat" sans mentionner l'existence d'une éventuelle médiation étrangère. "L'Inde et le Pakistan sont parvenus aujourd'hui à un accord sur un cessez-le-feu et l'arrêt des opérations militaires", déclare pour sa part le ministre des Affaires étrangères indien, Subrahmanyam Jaishankar. Le cessez-le-feu a été négocié entre le responsable des opérations militaires du Pakistan et son homologue indien lors d'un échange téléphonique samedi après-midi, selon le secrétaire du ministère. Les responsables militaires des deux pays doivent se rappeler le 12 mai, assure la même source.
Africa24monde avec AFP