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© Des résidents sortent un lit d’un bâtiment partiellement détruit dans le quartier de Boribana à Abidjan le 23 février 2024 - © Sia Kambou/AFP via Getty Images
Depuis janvier, les autorités ivoiriennes mènent des expulsions et démolitions dans des quartiers précaires pour contrer les inondations et glissements de terrain. Amnesty International, dirigée en Côte d'Ivoire par Hervey Delmas Kokou demande l'arrêt des opérations et l'indemnisation des victimes.
De vastes opérations de démolition de quartiers et de déguerpissement de leurs habitants ont été lancées en janvier 2024, sur des sites considérés comme à risque d’inondation. Les quartiers Gesco, Boribana, Banco 1 et Abattoir ont été démolis dans le cadre d’un plan de démolition de 176 sites, selon un communiqué officiel rendu public le 26 février 2024 par le district autonome d’Abidjan.
La campagne de « déguerpissements » dans la capitale ivoirienne est défendue par le parti au pouvoir qui dit vouloir réduire les conséquences des inondations et des éboulements.
Dans un communiqué, Amnesty International a appelé à « mettre immédiatement un terme aux expulsions forcées » et démolitions massives conduites depuis janvier par les autorités du district d’Abidjan dans les quartiers précaires. L’ONG dénonce un « usage excessif de la force » et affirme que plusieurs dizaines de milliers d’Abidjanais ont déjà été chassés de chez eux.
« Pas de recensement systématique »
À la suite d’une enquête de terrain réalisée en juin dans quatre quartiers de la capitale économique touchés par ces opérations de destruction (Gesco, Banco 1, Boribana et Abattoir), Amnesty rapporte que toutes les personnes interrogées « ont déclaré qu’elles n’avaient pas été consultées sur les conditions des expulsions » ni « dûment informées du jour des démolitions ».
Expulsions forcées à Abidjan
Les autorités ivoiriennes doivent immédiatement garantir les droits des dizaines de milliers de personnes expulsées et suspendre les expulsions massives à Abidjan jusqu’à ce que des garanties soient mises en place pour interdire les expulsions forcées et assurer la protection des droits des personnes susceptibles d’être touchées, a déclaré Amnesty International.
Quelles que soient les raisons invoquées pour justifier ces destructions?
les autorités ont clairement manqué à leurs obligations en matière de droits humains, notamment celles découlant de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), tous deux ratifiés par la Côte d’Ivoire en 1992. Tous les résidents doivent être protégés contre les expulsions forcées. Ils doivent être véritablement consultés et recevoir un préavis adéquat et raisonnable avant les démolitions. Ils doivent également recevoir une indemnisation préalable et équitable pour les pertes subies et bénéficier d’une solution de relogement adéquate si nécessaire », a déclaré Hervey Delmas Kokou, directeur exécutif d’Amnesty International Côte d’Ivoire.
Africa24monde avec RSA