La lutte contre le néocolonialisme occidental: Article de l’ambassadeur de Russie au Soudan
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© Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse avec le président serbe, Aleksandar Vucic, à Belgrade, le 29 août 2024. PHOTO ALMIR HAMZAGIC/ANADOLU/AFP
Près de deux mois après les législatives, le chef de l’État, qui n’a toujours pas nommé de nouveau Premier ministre, fait face à des accusations lui reprochant de ne pas respecter le résultat du scrutin. Mais pour l’éditorialiste britannique John Lichfield, Emmanuel Macron est “aux prises avec une situation intenable, dont il porte en partie la responsabilité”, écrit-il dans “The Local”.
Depuis Belgrade, où il est en visite pour deux jours, Emmanuel Macron a assuré, jeudi 29 août, faire “tous les efforts pour aboutir à la meilleure solution pour le pays”. Une vision très éloignée de celle de ses opposants qui, face à son refus de nommer au poste de Premier ministre la représentante du Nouveau Front populaire (NFP), Lucie Castets, l’accusent de bafouer la démocratie, voire de faire un “coup de force”.
Mais Emmanuel Macron ignore-t-il vraiment le résultat des élections législatives du 7 juillet dernier ? “Non”, réplique John Lichfield, qui donne sur le site The Local sa “version des événements de la semaine”.
Pour lui, le président de la République a bien reconnu sa défaite, “mais sans doute ne l’a-t-il pas dit assez, ni suffisamment clairement”. Et désormais, “le voilà aux prises avec une situation intenable, dont il porte en partie la responsabilité”.
Il rappelle au passage que rien dans la Constitution française n’oblige le chef de l’État à nommer à Matignon le candidat ou la candidate du parti arrivé en tête aux élections législatives. Même si cela avait été l’usage jusqu’à présent tout au long de la Ve République. Selon John Lichfield, Emmanuel Macron a eu raison de ne pas laisser le NFP former un gouvernement. Il estime que non seulement le Nouveau Front populaire n’aurait pas eu le soutien nécessaire au Parlement, mais aussi que son programme aurait “précipité l’économie française dans le fossé à gauche”, comme l’avait fait au Royaume-Uni l’éphémère Première ministre Liz Truss mais “dans le fossé à droite”.
Désaccords au PS
Après l’annonce d’Emmanuel Macron, mardi 27 août, de sa décision de ne pas nommer Lucie Castets à Matignon, les membres du NFP ont coupé court aux consultations entamées par le président le 23 août avec les représentants des différents courants politiques. Un choix qui ne fait pas l’unanimité au sein du Parti socialiste (PS). Une minorité d’élus souhaite poursuivre les discussions avec l’Élysée pour tenter de trouver un compromis.
“Enfin des voix raisonnables se font entendre à gauche”, se réjouit l’éditorialiste. Et la question du maintien du Nouveau Front populaire dans les discussions avec les macronistes devrait être au cœur des débats lors de l’université d’été du PS, qui commencent ce vendredi 30 août à Blois.
Une position qui va aussi dans le sens d’Emmanuel Macron, qui mise depuis des semaines sur une scission au sein du Nouveau Front populaire pour pouvoir obtenir une majorité allant du centre gauche au centre droit et, ainsi, former un gouvernement qui tend vers le centre. “Macron cherche-t-il à se ménager la solution la plus confortable pour les trente mois qu’il lui reste à l’Élysée ? Bien évidemment, oui. C’est un homme politique”, répond John Lichfield.
Africa24monde avec Courrier international