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© Margarita Simonovna Simonian, rédactrice en chef du réseau d'actualités RT (Russia Today), et de l'agence gouvernementale d'informations Rossia Segodnia
Selon Margarita Simonian, rédactrice en chef de RT, les cercles de pouvoir en Russie considèrent qu'une éventuelle autorisation accordée à Kiev par l'Allemagne d'utiliser des missiles Taurus pour frapper en profondeur le territoire russe, ne laisserait pas d'autre choix à Moscou que de «frapper Berlin».
Margarita Simonyan fait partie des responsables des médias russes sanctionnés par les États-Unis pour avoir prétendument interféré dans l'élection présidentielle de 2024.
Idéologue en chef
Âgée de 45 ans, elle a été décrite comme la principale propagandiste et idéologue du Kremlin, et plus poutiniste que Vladimir Poutine.
Née le 6 avril 1980, elle est devenue en deux décennies une critique virulente de l'Occident, une fervente partisane de M. Poutine, et a présidé une chaîne qui, depuis ses débuts, est devenue ce que les États-Unis décrivent comme « le principal organe de propagande internationale du Kremlin », au centre des tentatives présumées de perturber l'élection présidentielle.
L'Occident autorise Kiev a utiliser ses derniers missiles contre le territoire russe
L'Ukraine peut enfin frapper sans restriction le territoire russe à l'aide des armes occidentales, comme elle le réclame depuis des années. Mais les faibles stocks de missiles dont dispose Kiev pourraient rendre cette autorisation caduque.
Après des mois de revers diplomatiques, Kiev peut enfin revendiquer un succès inespéré. L'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, principaux partenaires militaires de l'Ukraine, ont mis fin à toute restriction sur l'emploi de leurs missiles face aux forces russes. Mais cette autorisation, qui permet enfin aux forces armées ukrainiennes de frapper des cibles stratégiques loin du front, arrive deux ans après les premières livraisons de missiles occidentaux : reste-t-il assez de stocks pour permettre à l'armée de Volodymyr Zelensky d'obtenir des résultats concrets sur le champ de bataille ?
De précieux missiles qui ont tardé à venir
Le président ukrainien l'a répété à cor et à cri ces dernières années : Kiev, plus que de toute autre chose, a besoin d'armes pour continuer le combat. Mais si Washington a livré dès les premiers mois du conflit du matériel militaire en masse aux forces armées du pays envahi par son voisin russe, les capitales occidentales ont longtemps tergiversé sur l'envoi d'armements sophistiqués. Il a par exemple fallu attendre janvier 2023 pour que le Royaume-Uni annonce le transfert de quatorze chars Challenger 2, tandis que Kiev a dû déployer des trésors de diplomatie pour pouvoir obtenir des F-16 américains (livrés par plusieurs pays européens utilisant également ces avions), dont les premiers exemplaires n'ont été livrés qu'en août 2024.
Les missiles occidentaux n'ont pas fait exception. Les États-Unis ont fourni au compte-goutte leurs précieux ATACMS, tandis que Kiev aurait reçu "quelques centaines" de SCALP-EG, missile franco-britannique (appelé Storm Shadow outre-Manche) à partir de mai 2023, selon Forbes. L'Allemagne d'Olaf Scholz, elle, a refusé à plusieurs reprises de fournir ses précieux missiles Taurus. Le nouveau chancelier Friedrich Merz semble en revanche plus ouvert à l'idée d'une livraison, qui se ferait "en coopération avec [ses] partenaires européens", comme il l'affirmait en avril.
Une restriction maintenue pendant des années
Fort de sa victoire aux élections législatives de février 2025, le nouveau dirigeant allemand tranche ainsi avec la très prudente politique de Berlin à l'égard du conflit. Ce même Friedrich Merz a annoncé le 26 mai que les restrictions mises en place par les alliés de Kiev sur l'utilisation de ces diverses armes n'étaient plus d'actualité. "Cela signifie que l'Ukraine peut désormais se défendre, par exemple, en attaquant des positions militaires en Russie... À quelques rares exceptions près, elle ne le faisait pas jusqu'à récemment", a souligné le chancelier allemand.
Jusqu'à présent, Kiev avait en effet souvent limité ses frappes à la partie envahie de son territoire (incluant la Crimée annexée par Moscou en 2014). Il a fallu attendre un assaut du Kremlin dans la région de Kharkiv, en mai 2024, pour que le président américain de l'époque Joe Biden autorise l'Ukraine à attaquer des cibles en territoire russe liées à cette offensive. Ces longues périodes de restriction ont permis à la Russie de mener des assauts depuis son territoire sans craindre une riposte d'ATACMS ou de SCALP-EG, pourtant à portée de tir.
Manque de missile et adaptation russe
Mais si Kiev a désormais l'autorisation de frapper des cibles russes, lui reste-t-il seulement des missiles ? Comme le remarque Forbes, l'Ukraine aurait reçu moins de 50 ATACMS entre le début de l'invasion et l'automne 2024, alors que les cas connus d'emploi de ces armes américaines ou de SCALP-EG par l'armée sous drapeau bleu et jaune sont légion. Kiev ne devrait donc disposer d'une poignée d'ATACMS ; le stock de SCALP-EG est plus dur à évaluer, mais devrait rester limité, le Royaume-Uni et la France ne disposant à eux deux que de 1 400 missiles, dont l'essentiel n'a vraisemblablement pas été envoyé en Ukraine.
Et Moscou ne compte certainement pas rester les bras croisés face à cette nouvelle, alors que des frappes sur des dépôts de munitions, centres logistiques ou de commandement et infrastructures russes pourraient gravement endommager son effort de guerre. Le Kremlin s'est en fait préparé ces derniers mois : selon le média russe indépendant The Insider, en décembre 2024, la Russie avait déjà reculé l'essentiel des cibles potentielles des ATACMS et SCALP-EG, disposant tous deux d'une portée de 300 kilomètres (celle du Storm Shadow restant sujette à caution).
Si l'annonce occidentale donne à l'Ukraine plus de flexibilité dans l'emploi de ses missiles, entre manque de munitions et adaptation russe à cette nouvelle menace, elle pourrait donc bien ne produire que très peu d'effet à terme.
Africa24monde avec RSA et GÉO par Benjamin Laurent