Vu du Royaume-Uni. Non, il n’y a ni coup de force ni déni de démocratie dans l’attitude de Macron
Près de deux mois après les législatives, le chef de l’État, qui ...
© Rebecca Enonchong
Alors que les projecteurs sont encore braqués sur la cérémonie d’investiture du président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, une voix dissonante a émergé avec force : celle de Rebecca Enonchong, militante de la société civile et entrepreneure tech mondialement reconnue.
Dans une déclaration à charge largement relayée sur les réseaux sociaux, Enonchong dénonce avec vigueur un régime qu’elle accuse de s’être « accaparé une victoire qui ne lui appartient pas ». « Vous êtes assis sur une bombe à retardement », écrit-elle, allusion directe à un pouvoir qu’elle estime fragilisé, malgré son apparente mainmise sur les institutions. « Ils organisent de grandes cérémonies fastueuses, mais ils ne pensent qu’à vous, ils ne parlent que de vous », poursuit-elle, s’adressant à ceux qui contestent les résultats de l’élection présidentielle d’octobre dernier.
Selon elle, cette obsession révèle une peur sous-jacente : celle de perdre un pouvoir arraché mais jamais consolidé sur des bases démocratiques solides. Alors que des figures de l’opposition sont persécutées, emprisonnées ou contraintes à l’exil, Enonchong rappelle que la véritable légitimité ne repose ni sur la force ni sur les apparences. Elle assure que la société civile et la jeunesse camerounaise restent mobilisées : « Nous vous tenons. Et vous savez que nous reprendrons cette victoire ».
Son message, percutant, fait écho à une colère sourde dans une partie de l’opinion publique qui refuse de baisser les bras face à ce qu’elle perçoit comme un détournement de la volonté populaire.
Dans un climat tendu, entre manifestations interdites, arrestations ciblées et coupures sporadiques d’Internet, les propos de Rebecca Enonchong apparaissent comme un signal clair : le régime de Yaoundé reste contesté, à l’intérieur comme à l’extérieur, malgré les apparences d’un pouvoir encore debout.