
Le ministre du Pétrole du Soudan du Sud, Puot Kang Chol, a été arrêté
Le ministre a été arrêté tôt mercredi matin à son domicile ...
© Le ministre du Pétrole Puot Kang Chol, figure importante de l’opposition, a été arrêté par les forces de sécurité du pays.
Le ministre a été arrêté tôt mercredi matin à son domicile à Djouba, la capitale du pays. Des membres de sa famille et du personnel de sécurité ont été arrêtés au même moment. M. Kang Chol fait partie de la direction du Mouvement populaire de libération du Soudan en opposition (SPLM-IO). Le chef du parti est l’actuel premier vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar.
Le ministre du Pétrole du Soudan du Sud, allié du vice-président Riek Machar, a été arrêté mercredi, d’après son porte-parole. Cette arrestation intervient dans un contexte de tensions de plus en plus vives entre les deux factions rivales dirigées par le président Salva Kiir et Machar, menaçant ainsi leur fragile accord de paix.
Le Soudan du Sud, le plus jeune État au monde, riche en pétrole mais en proie à une pauvreté extrême, est marqué par des luttes de pouvoir, la corruption et des conflits ethniques incessants.
A la fin du mois de février, plusieurs organisations internationales et non-gouvernementales avaient exprimé leurs inquiétudes face à une escalade des tensions dans le nord du pays, évoquant le risque de « violence généralisée ». Elles avaient lancé un appel à la désescalade.
Selon le porte-parole du ministre, Sirir Gabriel Yiei Ruot, « à 2 heures du matin, l’honorable Puot Kang Chol, plusieurs membres de sa famille et ses gardes du corps ont été arrêtés dans sa résidence à Juba ». Il a imputé cette opération aux forces loyales au président, Salva Kiir.
Le mardi précédent, un autre allié de Machar, le général Gabriel Duop Lam, numéro deux de l’armée régulière sud-soudanaise (SSPDF), avait été arrêté, selon Pal Mai Deng, porte-parole de Machar. Par ailleurs, les SSPDF, forces fidèles au président Kiir, auraient encerclé la résidence du vice-président.
Depuis son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud est plongé dans des violences qui l’empêchent de se remettre d’une guerre civile dévastatrice entre M. Kiir et M. Machar, responsable de près de 400 000 morts et de quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018.
Un accord de paix a été signé en 2018, prévoyant notamment la création d’une armée « unifiée » destinée à regrouper les forces armées belligérantes et assurer la sécurité à travers le pays.
Les principales organisations internationales, telles que la Mission de l’Union africaine au Soudan du Sud, l’Igad (bloc régional de l’Afrique de l’Est), la Minuss et la Commission de surveillance et d’évaluation de l’accord de paix (RJMEC), se sont dites « gravement préoccupées » en février par la détérioration rapide de la situation sécuritaire, notamment dans l’Etat du Haut-Nil, dans le nord-est du pays.
Africa24monde avec sahel-intelligence