Les îles Chagos, dont Maurice revendique la souveraineté, abritent la base aéronavale de Diego Garcia, partagée par le Royaume-Uni et les États-Unis depuis les années 1960. Après des années de discussions, un accord imminent validé par Donald Trump, selon Londres, devrait permettre à Maurice d’accéder à son vœu. En échange, Américains et Britanniques pourraient toujours jouir de leur base.
L’accord prévoyant la restitution par le Royaume-Uni des îles Chagos à Maurice a reçu l’approbation du président américain Donald Trump et est en train d’être finalisé
, a affirmé mardi 1er avril un porte-parole du gouvernement britannique.
Après des années de négociations, Londres a accepté en octobre de reconnaître la souveraineté de l’île Maurice sur l’archipel des Chagos, situé dans une région stratégique de l’Océan Indien, à condition que le Royaume-Uni y conserve sa base aéronavale commune avec les États-Unis, sur l’île de Diego Garcia. Le gouvernement britannique avait indiqué en janvier qu’il consulterait Donald Trump avant de finaliser l’accord. Le nouveau Premier ministre mauricien avait de son côté annoncé en décembre vouloir en renégocier certains termes.
Vous avez dû constater que le président a reconnu la force de l’accord
, a déclaré le porte-parole du Premier ministre britannique, en référence aux commentaires positifs de Donald Trump à ce sujet lors d’une conférence de presse avec Keir Starmer à la Maison Blanche en février. C’est maintenant à nous et au gouvernement mauricien de finaliser l’accord, à la suite des discussions avec les États-Unis
, a-t-il poursuivi. Nous sommes alignés avec ce que le porte-parole du 10 Downing Street a déclaré ce matin (mardi) à la presse, quand il précise que nos gouvernements respectifs travaillent en ce moment à la finalisation de cet accord
, a confirmé le bureau du Premier ministre mauricien dans un communiqué.
Bail de 99 ans
Londres a conservé le contrôle des îles Chagos lorsque Maurice a obtenu son indépendance du Royaume-Uni en 1968. Environ 2 000 habitants de l’archipel ont été expulsés dans les années suivantes, notamment de Diego Garcia, où est installée la base aéronavale. Elle a notamment été utilisée comme plaque tournante pour les bombardiers et navires à longue portée pendant les guerres en Afghanistan et en Irak.
En 2019, la Cour internationale de justice a recommandé que Londres remette l’archipel à Maurice, après des décennies de batailles judiciaires. L’accord signé en octobre laisserait au Royaume-Uni un bail de 99 ans sur Diego Garcia, avec une option de prolongation.
Le gouvernement britannique n’a pas indiqué le montant de ce bail mais n’a pas démenti des informations de presse selon lesquelles il s’élèverait à 90 millions de livres sterling par an (107,7 millions d’euros).
Africa24monde avec AFP