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© Le président éthiopien nouvellement nommé, Taye Atske-Sélassié Amde, reçoit la Constitution qui lui est remise par la présidente sortante Sahle-Work Zewde après avoir prêté serment au Parlement à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 7 octobre 2024. REUTERS - Tiksa Negeri
L’Éthiopie a un nouveau président. Le ministre des Affaires étrangères, Taye Atske Sélassié a été élu, ce lundi 7 octobre, par le Parlement. Il remplace Sahle-Work Zewde, première femme cheffe de l’État éthiopien, dont le mandat arrive à échéance à la fin du mois. Même si la fonction de président, en Éthiopie, est totalement honorifique, le choix d’un diplomate à la tête du pays, n’est pas anodin.
La présidente s’en est allée sans un mot. Seul le nouveau président Taye Atske Selassié s’est exprimé ce matin au Parlement au moment de la passation. Les spéculations vont bon train sur les raisons du silence et du départ de Sahle-Work Zewde, selon notre correspondante à Addis-Abeba, Clothilde Hazard. L’ex-présidente ne s’entendrait plus avec le Premier ministre, Abiy Ahmed.
Selon plusieurs sources, elle avait hâte que le mandat se termine. L’ancienne diplomate a de plus posté un message sibyllin sur X, 3 jours avant, faisant référence à la souffrance et au choix du silence.
Durant son mandat, Sahle-Work Zewde a déploré les conflits civils dans les deux plus grandes régions du pays, en Amhara et en Oromia. L’armée fédérale y affronte des milices locales, faisant des centaines de morts et y est accusée de crimes contre l’humanité. Sans jamais critiquer le gouvernement ouvertement, elle a appelé plusieurs fois à la paix et au dialogue et a déjà soulevé la nécessité pour les Éthiopiens de s’unir réellement et de construire un État légitime.
Un ancien diplomate face à de fortes tensions dans la région
C’est avec solennité que Taye Atske Sélassié reçoit la Constitution éthiopienne des mains de celle qui l’a précédé, pointe notre correspondante régionale, Gaëlle Laleix. Garant du texte fondamental, c’est à peu près le seul rôle qui échoit au président éthiopien, avec des obligations de représentation.
Cela, Taye Atske Sélassié sait faire. Diplomate de carrière, il était ministre des Affaires étrangères depuis le début de l’année. Avant cela, Taye Atske Sélassié a été ambassadeur de l’Éthiopie aux Nations unies, mais aussi à Washington, Stockholm et au Caire.
Cette expérience en Égypte pourrait être utile au nouveau président, car les tensions dans la sous-région sont fortes. Les grands projets éthiopiens, d’accès à la mer par le Somaliland et d’autosuffisance énergétique grâce à un barrage sur le Nil, provoquent la colère de la Somalie et de l’Égypte.
Mogadiscio et Le Caire se sont donc rapprochés. L’Égypte s’est portée volontaire pour faire partie de la nouvelle mission de l’Union africaine en Somalie et a livré deux cargaisons d’armes depuis septembre.
Sur X, l’ancien ambassadeur du Somaliland, Hassan Yassin, s’est quant à lui réjoui de cette élection. « C’est un développement très prometteur » pour nos deux pays, écrit-il.
Africa24monde avec RFI