
Gabon : Brice Oligui Nguema remporte la présidentielle avec 90,35 % des voix
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© Cory Booker a reçu une ovation du public, des élus, et des assistants présents au Sénat américain quand le sénateur a battu le record du discours le plus long. (/ SIPA)
Le marathon d'un sénateur démocrate. L'élu du New Jersey Cory Booker a battu le record du plus long discours de l'histoire du Sénat américain. Cet acte de résistance retentissant a tenu le Sénat en haleine pendant plus d'une journée.
Il est resté debout pendant plus de 25 heures. L'élu démocrate Cory Booker a battu mardi soir le record du plus long discours au Sénat américain, en s'élevant contre la politique selon lui « inconstitutionnelle » de Donald Trump.
Le discours marathon du sénateur du New Jersey (nord-est) a effacé des tablettes le record de 1957 de Strom Thurmond, un sénateur de Caroline du Sud pro-ségrégation qui s'opposait à une loi historique sur les droits civiques et avait tenu l'hémicycle en haleine pendant 24 heures et 18 minutes.
« Notre pays est en crise »
Après le discours devenu viral du sénateur français Claude Malhuret, Cory Booker s'est donc, lui, livré à un discours marathon contre l'administration Trump. « Ce ne sont pas des temps normaux aux Etats-Unis », a-t-il affirmé visiblement ému, « et ils ne devraient pas être traités comme tels ».
« Je me lève avec l'intention de perturber les activités normales du Sénat des Etats-Unis aussi longtemps que j'en serai physiquement capable. Je me lève ce soir parce que je crois sincèrement que notre pays est en crise », avait déclaré l'élu au début de son marathon oratoire.
Il a finalement cédé la parole à 20h05 heure locale (00h05 GMT), après 25 heures et quatre minutes. Comme un symbole, peu avant de dépasser cette marque, Cory Booker a évoqué la voix chevrotante d'émotion et de fatigue l'un de ses mentors, John Lewis, figure du mouvement des droits civiques des années 1960. Le sénateur a ainsi réutilisé le slogan de l'ancien élu démocrate au Congrès, décédé en 2020, pour appeler les Américains à provoquer « du désordre, un bon désordre » dans la société américaine face aux politiques menées par Donald Trump .
La volonté de « faire quelque chose »
Cet ancien joueur de football américain s'est notamment indigné des coupes potentielles dans le budget de Medicaid, l'assurance santé des Américains à bas revenu, pour permettre des crédits d'impôts aux plus riches.
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, l'opposition démocrate peine à répondre à la myriade de décrets et d'annonces du milliardaire républicain. Les critiques d'électeurs et sympathisants démocrates pleuvent depuis face à cette impuissance caractérisée.
Le sénateur du New Jersey, pressenti parmi les candidats à l'investiture démocrate à la présidentielle de 2028 - il s'était déjà présenté en 2020 - , a affirmé derrière son pupitre qu'il avait décidé de se lancer dans ce discours marathon parce que les habitants du New Jersey qu'il représente l'avaient « mis au défi de faire quelque chose de différent ».
Pas de pause mais rester debout
Dans les minutes menant au record, les galeries de l'hémicycle du Sénat, ouvertes au public, s'étaient peu à peu remplies, tout comme les sièges des sénateurs démocrates venus apporter leur soutien à leur collègue. La moitié républicaine est, elle, restée presque vide. Et à 19H19 heure locale, lorsque le record a été battu, le sénateur a reçu une ovation du public, des élus, et des assistants présents.
Le règlement intérieur de la chambre haute du Congrès permet à n'importe quel sénateur de prendre la parole, à condition de rester debout en parlant, sans prendre de pause : la tactique est surnommée « filibuster », mot dérivé du français « flibustier », puisque l'élu « pirate » ainsi la clôture des débats.
Le discours de Cory Booker ne représentait pas une tentative d'obstruction car aucune loi n'était débattue. Les règles sont strictes : impossible de s'asseoir ou de prendre une pause pour les besoins naturels. Le seul répit permis est celui de la voix, puisqu'un autre sénateur peut prendre la parole pour poser une question - parfois elle-même très longue - à l'élu debout au pupitre.
Africa24monde avec Les Echos (avec agences)