
Le ministre égyptien de la Défense exhorte les forces armées à maintenir le plus haut niveau de préparation au combat
Le général de corps d'armée Abdel Meguid Saqr, commandant en chef des ...
© Les forces aériennes colombiennes se sont vues accouder un surcuis par les autorités israéliennes, qui ont accepté de renouveler le contrat de maintenance de la flotte de Kfir jusqu’en 2026.
Il y a quelques mois, alors que l’Armée de l’air colombienne s’était exprimée en faveur du Rafale français, pour remplacer ses Kfir israéliens, le président Gustavo Petro prit l’initiative de négocier avec Stockholm et Saab, pour que la chasse colombienne s’équipe de chasseurs JAS 39 Gripen.
Les choses semblaient bien se dérouler pour le chasseur monomoteur suédois, jusqu’il y a quelques semaines, lorsque la nouvelle administration américaine de Donald Trump, refusa d’accorder à Stockholm la licence de réexportation du turboréacteur F414 de General Électrique, qui propulse le chasseur suédois, alors que Washington déploie à présent des trésors de pressions et contraintes, pour amener Bogota à se tourner vers le F-16V.
L’épisode colombien doit-il être interprété comme un épiphénomène, ou comme la première étape d’une stratégie américaine visant à reprendre le contrôle du marché occidental des chasseurs légers et moyens ? Quels sont les appareils potentiellement concernés par ce revirement américain ? Et comment cette stratégie va-t-elle redessiner la réalité du marché aéronautique militaire mondial ?
Sommaire
L’administration Trump refuse la vente des turboréacteurs GE F414 pour les Gripen pour les forces aériennes colombiennes
Dépendre de technologies américaines, peut s’avérer un handicap très lourd, en particulier lorsqu’il s’agit de technologies militaires. C’est l’amère expérience que viennent de faire les dirigeants du groupe suédois Saab, en Colombie.
En effet, aux termes d’une campagne commerciale et d’influence particulièrement bien menée, Saab était parvenue à prendre l’ascendant sur le Rafale français et le Typhoon européen, tous deux étant considérés comme les favoris, jusqu’il y a quelques mois, pour le remplacement des Kfir colombiens.
Les enjeux étaient à la taille des efforts déployés, pour Saab comme pour Stockholm. En effet, depuis 2015 et le contrat brésilien pour la vente de 36 Gripen E/F, l’avionneur suédois n’a plus signé de nouvelles commandes à l’exportation, en dehors de 4 Gripen C/D supplémentaires pour la Hongrie, étant systématiquement écarté face au F-35A, au Rafale et au F-16V.
Or, Saab avait obtenu le soutien financier de Stockholm, pour developper le Gripen E/F, bien plus évolué que le modèle C/D précédent, précisément en s’appuyant sur la promesse d’un marché export en forte demande, et de 100 à 200 cellules pouvant être exportées. On comprend, dans ce contexte, l’importance stratégique que représentait le contrat potentiel avec la Colombie pour 16 à 18 appareils.
La douche froide est venue, il y a quelques semaines, de la nouvelle administration américaine. Celle-ci a, en effet, refusé à la Suède, l’autorisation d’acquérir les turboréacteurs F414 qui propulsent le Gripen E/F, pour les réexporter vers la Colombie. Dans le même temps, Washington multiplie les pressions diplomatiques et économiques sur Bogota, pour amener les forces aériennes colombiennes à se tourner vers le F-16V américain, concurrent direct, en performances comme en configuration, du Gripen Suédois.
La technologie des turboréacteurs est la plus discriminante dans l’aéronautique militaire
Or, si Saab est privé de l’autorisation d’acquérir le F414, pour équiper ses Gripen sur la scène internationale, l’avionneur suédois devra faire une croix définitive sur les espoirs d’exportation de son chasseur de génération intermédiaire. Et le risque que le refus de Washington, à ce sujet, se systématise, sont très importants.
Africa24monde avec meta-defense