Somalie: 3 hauts responsables d’al-Shabaab tués lors d’opérations militaires
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© Photo d'illustration - Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald TrumpAP Photo/Alex Brandon
La récente rencontre entre le secrétaire d’État américain Marco Rubio et le ministre saoudien des Affaires étrangères, suivie de la visite programmée du prince héritier Mohammed Ben Salman à Washington, place explicitement le dossier soudanais dans l’orbite des puissances non africaines.
Ces consultations, tenues loin de Khartoum, confirment une tendance inquiétante : les décisions critiques concernant l’avenir de pays africains continuent d’être négociées dans des capitales étrangères, reléguant les acteurs régionaux à un rôle secondaire.
Le Soudan, par sa position géostratégique et ses ressources, suscite les convoitises et justifie ces manœuvres diplomatiques. Pourtant, cette instrumentalisation du conflit par des intérêts extérieurs risque d’éloigner encore un peu plus la perspective d’une résolution durable et légitime, portée par les Africains eux-mêmes. L’Union africaine et les mécanismes régionaux peinent à s’imposer comme des forces de médiation incontournables, faute de volonté politique unitaire et de moyens autonomes.
Il est urgent que le continent se réapproprie ce dossier et, plus généralement, sa destinée stratégique. Le Soudan devrait être l’occasion de mettre en œuvre une diplomatie panafricaine souveraine, capable de rivaliser d’influence avec les puissances étrangères et de défendre des solutions adaptées aux réalités locales. Sans une voix commune et indépendante, l’Afrique restera un spectateur de sa propre histoire.
Cette souveraineté à reconquérir ne se limitera pas aux seules arènes diplomatiques. Elle passera aussi par une plus grande autonomie économique et logistique, sans laquelle toute indépendance politique restera illusoire.
Le développement de corridors internes, d’industries et de chaînes d’approvisionnement contrôlées par les Africains eux-mêmes est la condition sine qua non pour que le continent cesse d’être la variable d’ajustement des rivalités géopolitiques étrangères.
Africa24monde avec Business Africa Media