Données personnelles: le Nigeria inflige à Meta 220 millions de dollars d'amende
Dans un communiqué du 19 juillet, la Commission fédérale de la concurrence et ...
© Pendant la détention du blogueur Mohamed Mkhaïtir des manifestant savaient appelé à son exécution. (Photo prise devant la mosquée de Nouakchott le 10 novembre 2017) © STR / AFP
Le blogueur mauritanien Mohamed Ould Cheikh Mkhaitir est en France. Il est arrivé le 3 août après sa libération le 29 juillet dernier de la prison où il a passé cinq ans. Il témoigne.
L'épreuve de cet homme commence en 2014 après la publication d'un article sur internet. Il y dénonçait l'instrumentalisation de la religion pour justifier des discriminations. Un article jugé blasphématoire envers le prophète de l'islam. Le blogueur est condamné à la peine de mort pour apostasie.
S'enchaîne alors un long combat ponctué d'une série de procédures judiciaires et de repentances à la télévision et postées sur sa page Facebook. La justice mauritanienne a finalement commué cette sentence en une peine de prison de deux ans. Elle l'a placé dans une résidence surveillée avant de le libérer.
Dans sa première déclaration depuis la France après sa libération le 29 juillet, Mohamed Ould Cheikh Mkhaitir considère que son emprisonnement est une affaire de discrimination ethnique et du racisme en Mauritanie.
« Pendant la première année de mon emprisonnement, je pensais que ceux qui avaient manifesté contre moi voulaient exprimer leur colère. Plus tard, j'ai remarqué que d'autres personnes avaient écrit des choses qui allaient dans le même sens de ce que j'ai écrit, sans qu'elles ne soient inquiétées. Personne n'est sorti pour manifester contre elles, pour demander leur emprisonnement ou pour réclamer la peine de mort contre elles. J'ai alors compris que mon emprisonnement était lié à une affaire de classe sociale, que les manifestations visaient, à travers ma personne, une composante précise de la société mauritanienne. J'ai compris que ces manifestations sont incitées par l'État ou par des religieux au service de l'État. Ces manifestations ne visaient à travers moi que la communauté Lim'alim qui vit en Mauritanie. Preuve en est que les fils d’autres classes sociales plus élevées ont écrit plus que moi, ont touché à tout ce qui sacré et personne n'a pas demandé à ce qu'on leur applique la peine de mort. »
Par Africa24monde Avec RFI