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© Le fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange, a été arrêté le 11 avril, a annoncé la police britannique
Réfugié depuis 2012 à l'ambassade d’Équateur à Londres, le fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange, a été arrêté le 11 avril, a annoncé la police britannique. Selon Wikileaks, l'ambassadeur équatorien a «invité» la police pour arrêter Assange.
Le fondateur du site lanceur d'alertes WikiLeaks, Julian Assange, a été arrêté jeudi par la police britannique à l'ambassade d'Équateur à Londres, a confirmé le secrétaire au Home Office, Sajid Javid.
Auparavant, WikiLeaks avait annoncé sur son compte Twitter que Julian Assange pourrait être expulsé de l'ambassade équatorienne à Londres «dans quelques heures ou jours». Le ministère équatorien des Affaires étrangères avait qualifié cette information de «rumeur».
Scotland Yard s'explique
«Julian Assange, 47 ans, a été arrêté aujourd'hui, jeudi 11 avril, par des agents du service de la police métropolitain (MPS) à l'ambassade d'Équateur», a annoncé Scotland Yard, expliquant que l'arrestation avait été menée en vertu d'un mandat de juin 2012 délivré par le tribunal londonien de Westminster Magistrates, pour non présentation devant la justice.
Scotland Yard a également précisé que Julian Assange avait été arrêté à la demande des autorités américaines, conformément à une ordonnance d'extradition.
Arrestation à cause de l'ambassadeur équatorien
Selon le compte Twitter du site d'information WikiLeaks, l'ambassadeur équatorien a «invité» la police dans l'ambassade pour arrêter Assange.
La police britannique dit également avoir été invitée par Quito à pénétrer dans les locaux de l'ambassade d'Équateur à Londres, ce pays ayant mis fin au statut d'asile diplomatique dont bénéficiait le lanceur d'alerte.
Statut d'asile diplomatique retiré
Le Président équatorien, Lenin Moreno, a souligné jeudi que Quito avait bien retiré à Julian Assange son statut d'asile diplomatique en raison de violations répétées des conventions internationales.
«L'Équateur a décidé de manière souveraine de retirer l'asile diplomatique à Julian Assange pour avoir violé à plusieurs reprises les conventions internationales et le protocole de cohabitation», a écrit Lenin Moreno sur Twitter.
Possible extradition vers les États-Unis
Comme l'a indiqué l'avocat de Julian Assange, son client pourrait être extradé vers les États-Unis. Selon la mère de Julian Assange, il est possible que celui-ci comparaisse devant le Tribunal dans un délai de 24 heures. Il serait passible d'une peine maximale de 12 mois de prison.
L'Australie s'est dite convaincue qu'Assange bénéficiera d'un traitement judiciaire équitable au Royaume-Uni.
Selon le Président Moreno, Assange ne sera pas extradé vers un pays où il risque la peine de mort.
Réouverture de l'enquête pour viol demandée
L'avocate de la femme qui accuse Julian Assange de viol en Suède en 2010 a indiqué jeudi qu'elle allait demander au parquet la réouverture de l'enquête après l'arrestation du fondateur de WikiLeaks à Londres.
«Nous allons tout faire pour que les procureurs rouvrent l'enquête suédoise et qu'Assange soit remis à la Suède et traduit en justice pour viol», a déclaré Elisabeth Massi Fritz à l'AFP.
«Tant que le crime ne sera pas prescrit, mon client garde l'espoir que justice sera faite», a-t-elle ajouté.
Réactions de la communauté internationale
En réagissant à l'arrestation du fondateur de WikiLeaks, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré: «Nous espérons que tous ses droits seront respectés».
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a pour sa part écrit sur Facebook à ce propos: «La main de la "démocratie" étrangle la liberté».
En France, Jean-Luc Mélenchon a qualifié Lenin Moreno de « traître », ajoutant qu'il était également un « larbin des USA ».
«La France aurait dû accorder l'asile à Julian Assange depuis des années!», a abondé sur Twitter le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan: «accueillir les lanceurs d'alerte, défenseurs de la démocratie, devrait être l'honneur de notre pays».
L'ex-président équatorien Rafael Correa a accusé jeudi son successeur Lenin Moreno d'être responsable de l'arrestation du fondateur de Wikileaks Julian Assange à Londres, le qualifiant de «plus grand traître de l'histoire latino-américaine».
«Cela met la vie d'Assange en danger et humilie l'Equateur. Jour de deuil mondial», a écrit Rafael Correa sur son compte Twitter peu après l'arrestation d'Assange.
Le ministre britannique de l'Intérieur, Jeremy Hunt, interrogé sur Sky News, a souligné qu'Assange n'était pas «un héros» et que son avenir serait décidé par la justice britannique en toute indépendance. «Personne n'est au-dessus des lois», a-t-il dit.
La Commission européenne suit de près l'arrestation du fondateur de WikiLeaks à Londres, a déclaré jeudi le porte-parole de la CE, Margaritis Schinas, estimant néanmoins qu'il s'agissait d'une affaire judiciaire dans laquelle les fonctionnaires ne devaient pas s'immiscer.
Histoire de Julian Assange
Pour rappel, en 2012, Julian Assange a trouvé asile à l'ambassade équatorienne de Londres dans le but d'échapper à une extradition vers la Suède où il était recherché pour viol et agression sexuelle. Bien que ces poursuites aient été abandonnées en 2017, le tribunal de Westminster a maintenu le mandat d'arrêt contre M. Assange, indiquant qu'il avait été délivré après que ce dernier a enfreint les conditions de sa liberté sous caution. Julian Assange craint, en cas d'arrestation, d'être extradé vers les États-Unis où il est poursuivi pour la divulgation de nombreux secrets militaires et documents diplomatiques américains.
Par Africa24monde avec Sputnik