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© Trump a accusé lundi dernier la Chine d’être « le plus grand profiteur de tous » en matière de relations commerciales
Donald Trump a instauré le 2 avril 2025 une série de taxes douanières baptisées « tarifs de la Libération », ciblant prioritairement l’Union européenne, la Chine et plusieurs partenaires asiatiques, dans une logique de réindustrialisation américaine.
Ces mesures, effectives depuis le 5 avril, frappent lourdement des secteurs clés comme l’automobile, les produits agricoles ou l’électronique, provoquant l’inquiétude de nombreuses filières exportatrices, notamment en France.
Tandis que l’Afrique reste globalement épargnée, les tensions commerciales s’exacerbent et la riposte juridique se prépare à l’OMC.
Trump a accusé lundi dernier la Chine d’être « le plus grand profiteur de tous » en matière de relations commerciales, réagissant à l’annonce par Pékin de représailles aux droits de douane américains.
« Il n’y a aucune inflation » et les taxes douanières « font rentrer des milliards de dollars (...) alors même que le plus grand profiteur de tous, la Chine (...) a augmenté ses droits de douane de 34 % », a affirmé le président américain sur son réseau Truth Social.
Pékin avait annoncé vendredi dernier qu’elle appliquerait des droits de 34 % sur les importations américaines à compter du 10 avril.
La Chine a dénoncé jeudi le « protectionnisme et l’intimidation » des États-Unis après l’entrée en vigueur de droits de douane américains de 25 % sur le secteur automobile.
« L’industrie mondiale de l’automobile est grandement dépendante de la production et des chaînes d’approvisionnement transnationales », a rappelé He Yadong, porte-parole du ministère chinois du Commerce, en critiquant « l’unilatéralisme, le protectionnisme et le caractère d’intimidation des mesures des États-Unis ».
Pékin a toutefois déclaré « maintenir la communication » avec Washington sur les questions commerciales et économiques.
Malgré une balance commerciale déficitaire, l’Union européenne demeure le premier partenaire commercial global des États-Unis, avec des échanges stratégiques en biens manufacturés, technologies et services.
L’administration Trump a relancé une politique protectionniste en 2024 avec une hausse généralisée des droits de douane, visant particulièrement les produits européens, chinois et asiatiques.
Cette stratégie marque un recentrage américain vers des partenaires régionaux comme le Mexique et le Canada, dans un contexte de relocalisation industrielle et de rivalités géoéconomiques croissantes.
Les projets de liaisons ferroviaires soutenus par la Chine
La Chine accélère son offensive géoéconomique via le rail, avec des projets ambitieux à travers l’Asie centrale et du Sud-Est qui redessinent les routes du commerce mondial. De Gwadar à Vientiane, Pékin étend son influence sous couvert de connectivité, malgré les critiques sur l’endettement et la mainmise sur des infrastructures stratégiques.
La Chine a considérablement renforcé ses investissements dans les infrastructures ferroviaires en Asie centrale et en Asie du Sud-Est dans le cadre de son initiative des Nouvelles Routes de la Soie (Belt and Road Initiative, BRI). Ces lignes de chemin de fer visent à améliorer la connectivité régionale, à faciliter le commerce et à accroître l’influence géopolitique de Pékin dans ces régions stratégiques.
Un axe clé pour le commerce eurasiatique
La ligne ferroviaire Ouzbékistan – Kirghizistan – Chine, en projet depuis des années, a récemment bénéficié d’un accord tripartite pour sa construction. Cette liaison de 523 km doit relier Kachgar (Chine) à Andijan (Ouzbékistan) en passant par le Kirghizistan. Elle permettra de réduire le temps de transport des marchandises entre la Chine et l’Europe de 7 à 10 jours, offrant une alternative aux routes passant par la Russie, actuellement impactées par les sanctions occidentales. Le projet, qui suscite des réticences en Russie, pourrait renforcer la dépendance des pays d’Asie centrale vis-à-vis de Pékin.
La Chine est également active en Asie du Sud-Est, où elle finance et construit plusieurs grandes liaisons ferroviaires transfrontalières. La ligne Laos-Chine, déjà opérationnelle, relie Kunming (Chine) à Vientiane (Laos) et constitue un axe stratégique pour connecter le Yunnan aux marchés de l’ASEAN. En Malaisie, Pékin cofinance la construction d’une ligne à grande vitesse entre Kota Bharu et Port Klang, un projet visant à fluidifier le commerce régional. Au Vietnam, des discussions avancées portent sur la modernisation de la ligne Lao Cai – Hanoï – Haiphong, afin de faciliter l’exportation des produits manufacturés vietnamiens vers la Chine. Ces infrastructures renforcent l’influence économique chinoise tout en favorisant l’intégration régionale.
Si ces infrastructures sont perçues comme un levier de développement, elles suscitent également des inquiétudes, notamment en raison des dettes colossales contractées par certains pays bénéficiaires.
Face à cette poussée, Japon et Inde tentent de proposer des alternatives pour contrer l’expansion chinoise dans la région.
Russie
La Russie, dont le budget fédéral dépend en grande partie des ventes d’hydrocarbures, a déclaré lundi « suivre de très près » la chute des cours du pétrole, dans un contexte de forte instabilité liée à la guerre commerciale déclenchée par Washington.
« Bien entendu, nous suivons de très près la situation, qui est actuellement extrêmement turbulente, tendue », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors de son point presse quotidien.
« Nos autorités financières (...) font et feront tout ce qui est nécessaire pour minimiser les conséquences de cette tempête économique internationale sur notre économie », a-t-il ajouté.
Le fait que l'Europe se soit détournée du pétrole russe a déjà contraint Moscou de faire baisser de 15% le prix du pétrole de l'Oural, entraînant une chute des recettes de 21% de sur la période novembre 2023-novembre 2024.
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Sans un investissement massif dans la formation d’ingénieurs et techniciens, les nouvelles usines financées par le CHIPS Act ne pourront pas fonctionner pleinement.
Africa24monde Par Tinno BANG MBANG