Le «financier» présumé du génocide au Rwanda arrêté près de Paris
Félicien Kabuga, considéré comme le « financier » du ...
© Félicien Kabuga. Nations Unies/AFP
La justice française a approuvé, ce mercredi 3 juin, le transfert de l'homme d'affaires rwandais Félicien Kabuga vers le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI) afin qu'il y soit jugé pour génocide et crimes contre l'humanité commis entre avril et juillet 1994.
Recherché par la justice internationale, Félicien Kabuga a été arrêté près de Paris le 16 mai dernier après vingt-six ans de cavale. La justice française a décidé ce 3 juin son transfert vers le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux afin qu'il y soit jugé pour génocide et crimes contre l'humanité commis entre avril et juillet 1994.
Cette décision était très attendue et en particulier par l’unité rwandaise de traque des fugitifs du génocide, un organisme qui collabore depuis le début de l’enquête avec la justice internationale, rapporte notre correspondante à Kigali, Laure Broulard. « Nous attendons tous le résultat avec impatience, confiait ce matin son directeur, le procureur Jean-Bosco Siboyintore. Cette décision marque la première étape vers un procès longtemps attendu. » Pour le reste, il s’en remet aux mécanismes résiduels pour les tribunaux pénaux internationaux.
Félicien Kabuga devrait donc normalement être jugé à Arusha, en Tanzanie, là où siégeait le Tribunal pénal international pour le Rwanda, avant sa fermeture fin 2015, mais les victimes souhaiteraient qu’il soit jugé au Rwanda. La principale association de rescapés, Ibuka, a récemment envoyé une lettre au Mécanisme résiduel dans ce sens en mettant en avant des réformes de la justice rwandaise pour juger ce type de crime.
Mais quel que soit le lieu du procès, le plus important pour l’association est que les victimes puissent venir témoigner, assister aux audiences ou au moins les suivre en direct. Reste qu’il leur faudra peut-être attendre encore un peu plus longtemps, puisque Félicien Kabuga dispose d’un ultime recours. La défense de l'octogénaire, qui veut que celui-ci soit jugé en France, peut en effet encore se pourvoir en cassation après cette décision.
Par Africa24monde avec RFI