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© Bassirou Diomaye et Assimi Goïta
Coopération bilatérale : Bamako et Dakar renforcent leurs liens historiques
Le chef du gouvernement sénégalais, Ousmane Sonko a été reçu le lundi 12 août 2024 par le colonel Assimi Goïta, président de la Transition, chef de l’État. Au menu des échanges, plusieurs sujets clés, notamment la sécurité régionale, les opportunités de coopération économique et de développement. A sa sortie d’audience, le chef du gouvernement sénégalais a accordé une interview à la presse. Le Premier ministre sénégalais a d’abord présenté les condoléances du peuple sénégalais, au nom du président Bassirou Diomaye Faye suite à l’attaque perpétrée contre les FAMa dans la localité de Tinzanwatène, région de Kidal.
M. Sonko a aussi évoqué sa volonté de renforcer les liens historiques et stratégiques entre les deux pays. « Le Sénégal et le Mali partagent non seulement une histoire riche, mais aussi des objectifs communs pour l’avenir », a affirmé M. Sonko.
Sur la question de l’AES, le Premier ministre a laissé entendre que le Mali est un pays souverain tout comme le Burkina Faso et le Niger. Il soutient que ces trois pays doivent être respectés dans leur choix. Il a aussi souligné que cette position du Mali n’affectera en rien les relations bilatérales qui existent entre Bamako et Dakar. A la fin de ses propos, le chef de gouvernement sénégalais a salué l’ouverture et la réceptivité dont a fait preuve le président Goïta tout au long de leur entrevue qui était élargie au Premier ministre malien, Dr Choguel Kokalla Maïga. Ce premier déplacement du Premier ministre Sonko au Mali en tant que chef du gouvernement renforce la vitalité des relations entre le Mali et le Sénégal.
2. Le Mali renforce ses liens militaires avec la Russie
Le commandant suprême de la Force aérienne du Mali a salué la qualité de la coopération militaire entre son pays et la Russie. Lors d’une récente déclaration, Alou Boï Diarra a souligné l’importance de ce partenariat pour renforcer la souveraineté du Mali en matière de défense et de sécurité. « Le Mali a choisi de s’associer à des partenaires fiables, capables de nous aider à atteindre notre objectif d’autonomie en matière de défense », a déclaré le commandant. Les visites régulières de délégations maliennes à Moscou témoignent de la volonté du pays de renforcer cette collaboration.
Les deux pays partagent des intérêts communs en matière de sécurité. Le Mali fait face à de nombreux défis sécuritaires, notamment liés à la présence de groupes terroristes. La Russie, de son côté, cherche à étendre son influence en Afrique et à contrer l’influence occidentale.
Cette coopération militaire présente de nombreux avantages pour le Mali : Renforcement des capacités militaires : Grâce à la formation et au transfert de technologie, le Mali est en mesure d’améliorer l’efficacité de ses forces armées. Lutte contre le terrorisme : La coopération avec la Russie permet au Mali de mieux faire face à la menace terroriste qui pèse sur le pays.
Souveraineté : En renforçant ses capacités militaires, le Mali affirme sa souveraineté et réduit sa dépendance vis-à-vis des puissances étrangères.
La coopération militaire entre le Mali et la Russie s’inscrit dans une dynamique plus large de rapprochement entre les deux pays. Ce partenariat stratégique couvre de nombreux domaines, notamment l’économie, l’énergie et la culture.
3. Burkina Faso : une nouvelle société pour développer le réseau ferroviaire national
Le gouvernement du Burkina Faso a annoncé mercredi la création de Faso-Rail, une nouvelle société chargée de la fabrication et de la pose de rails. Son siège sera situé à Bobo-Dioulasso, et elle aura pour mission d’établir un réseau ferroviaire reliant les chefs-lieux de province. Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serge Gnaniodem Poda, a précisé que cette initiative s’inscrit pleinement dans la vision du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, qui a demandé au gouvernement de développer un réseau ferroviaire national pour connecter les différentes provinces. La création de Faso-Rail nécessite un investissement d’environ 70 milliards FCFA, avec une mise en place prévue dans un délai de 18 mois. La société disposera d’un capital de 10 milliards FCFA, dont 75% seront détenus par l’État et 25% seront ouverts au secteur privé burkinabè. Actuellement, le réseau ferroviaire du Burkina Faso est limité, vétuste et majoritairement géré par des acteurs privés étrangers, selon l’AIB.
Sonko « Personne ne passera par le Sénégal pour déstabiliser le Mali »
Lors d’une visite au Mali, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a examiné sans détour avec les autorités maliennes les principaux axes de coopération entre les deux pays, les rassurant sur les défis sécuritaires.
Le 12 août, Ousmane Sonko est allé au Mali pour une visite d’amitié et de travail. Cette visite intervient dans un contexte régional tendu, marqué par des divergences politiques et des défis sécuritaires.
Accueilli par son homologue malien, Choguel Maïga, Sonko a ensuite rencontré le président Assimi Goïta. En effet, il a exprimé ses condoléances au peuple malien pour la perte de ses soldats lors des affrontements à Tinzaouatène du 25 au 27 juillet, qualifiant ses échanges avec les autorités maliennes de « très instructifs » et fraternels.
Interrogé sur un prétendu changement de position du Sénégal concernant l’Alliance des États du Sahel (AES), Sonko a mis au défi quiconque de prouver un quelconque revirement dans ses déclarations. Il a réaffirmé son opposition à l’embargo imposé au Mali après le coup d’État de 2020 contre Ibrahim Boubacar Keïta et a assuré que sous son gouvernement, de telles pratiques ne seraient jamais tolérées.
De plus, il a souligné que personne ne pourrait utiliser le Sénégal pour déstabiliser le Mali ou d’autres nations africaines ni pour imposer des sanctions, une position qui reste proposée. Sonko a également réitéré sa critique des projets d’intervention au Niger par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) suite au renversement du régime de Mohamed Bazoum en juillet 2023.
Reconnaissant les erreurs passées de la CEDEAO, il a plaidé pour l’unité africaine, a démontré l’importance de maintenir des cadres solides et de surmonter les divergences pour rassembler les Africains au-delà de leurs différends. Il a évoqué l’exemple européen pour illustrer qu’une réconciliation après des conflits majeurs est possible.
Enfin, Ousmane Sonko a réaffirmé la volonté de maintenir des liens solides entre le Sénégal et le Mali, en accord avec leurs réalités géographiques, historiques, économiques et sociales, qui imposent aux deux nations de rester unies et de continuer à coopérer à tous les niveaux.
Pour rappel, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé en janvier dernier leur retrait de la CEDEAO, qu’ils accusent d’être manipulée par des puissances étrangères.
Africa24monde avec RSA