
La nomination de Baoro : : révélation sur le stratège secret de Paul Biya !
Théophile Baoro, surnommé le « chef de la résistance », vient ...
© Théophile Baoro, Député désigné récemment patron politique du RDPC dans l’Adamaoua
Théophile Baoro, surnommé le « chef de la résistance », vient d’être propulsé à la tête du RDPC dans l’Adamaoua par décision présidentielle du 26 mars 2025. Ce fidèle lieutenant de Paul Biya, qui a brisé l’hégémonie de l’UNDP dans cette région frondeuse dès 2002, se retrouve aujourd’hui face à un défi colossal : rallier une région historiquement réticente derrière la candidature du président pour l’élection d’octobre. Une mission périlleuse qui pourrait redessiner l’équilibre politique dans ce bastion contestataire du septentrion camerounais.
Combat politique et sabotage : les coulisses d’une nomination stratégique
La nomination de Baoro n’a rien d’un hasard. Elle intervient après une véritable guerre de clans au sein du parti présidentiel. « Entre 2002 et 2007, tous les députés de son département d’origine, le Mbéré, étaient au RDPC », rappelle une conseillère régionale de l’Adamaoua, soulignant l’efficacité de ce discret inspecteur principal du Trésor dans les batailles électorales.
Son ascension a pourtant failli être sabotée. Suite au décès d’Alhadji Abbo Ousmanou, principal financier du parti dans la région, Baoro s’est retrouvé écarté du dispositif officiel des obsèques du 19 octobre 2023. Une manœuvre attribuée au gouverneur Kildadi Taguiéké Boukar, qui a même adressé une correspondance confidentielle au ministre Paul Atanga Nji le 4 mars, affirmant que Baoro ne pouvait être le leader capable de porter les ambitions du RDPC dans l’Adamaoua.
Cette tentative de mise à l’écart a finalement échoué grâce aux appuis solides dont dispose le vice-président de l’Assemblée nationale au sein du secrétariat général du parti. Jean Nkuete, secrétaire général du comité central, aurait personnellement pesé pour réintégrer Baoro dans l’organisation des funérailles, lui permettant même de prononcer le discours officiel au nom du parti.
Face à ces attaques, Théophile Baoro a choisi la discrétion plutôt que la confrontation directe. « Il vaut mieux rassembler », a-t-il confié à ses partisans qui souhaitaient riposter. Cette stratégie de patience a fini par porter ses fruits lorsque Paul Biya l’a personnellement désigné comme chef de la délégation permanente régionale du comité central.
Pour ce commandeur de l’Ordre de la valeur et seul membre du Bureau politique originaire de l’Adamaoua, le véritable combat commence maintenant. Dans une région traversée par des mouvements de contestation contre le pouvoir central, l’homme qui avait défié l’UNDP de Bello Bouba Maïgari dans les années 1990 devra user de toute son expérience pour éviter la répétition du scénario de 1997, lorsque des militants frondeurs avaient boycotté la visite de campagne du président.
Parviendra-t-il à transformer cette région historiquement rebelle en bastion fidèle au président Biya pour l’élection présidentielle d’octobre 2025 ?
Africa24monde Par Christiane Tamoura Engo pour 237online.com