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© Irene Alexandra da Silva Neto, fille de l’ancien président angolais Agostinho Neto.
Le bureau du procureur général (PGR) a adressé des commissions rogatoires au Portugal et au Luxembourg demandant le gel des comptes et la saisie des avoirs d'Irene Neto dans ces pays européens. Des fonds angolais de plus de 1 milliard de francs sont douteux, selon la justice du pays d’Afrique centrale. Cet argent se trouve dans une banque privée genevoise, Syz.
Luanda a fait une demande d’entraide judiciaire à la Suisse
L'information a été confirmée, par une source PGR, garantissant que les données lui ont été transmises par la directrice du service de recouvrement des avoirs du procureur, Eduarda Rodrigues. La décision est liée à l'enquête sur plusieurs crimes dans le processus de l'assureur AAA de Sonangol, dont le mari d'Irene Neto, Carlos de São Vicente, était président.
Une source judiciaire a indiqué à l'agence Lusa que, dans des commissions rogatoires adressées au Portugal et au Luxembourg, la PGR sollicite également la collaboration des autorités judiciaires de ces pays dans ces enquêtes.
Le directeur du Service national de recouvrement des avoirs de la PGR était, la semaine dernière, en Suisse, pour discuter avec les autorités judiciaires du recouvrement des 900 millions de dollars déposés sur un compte de l'homme d'affaires angolais Carlos de São Vicente, qui, quant à lui, a été gelé par détermination. Autorités suisses.
Le 8 septembre, PGR a décrété la saisie de 49 pour cent des participations d'AAA Activos dans Standard Bank de Angola, sous la direction de São Vicente. Trois bâtiments AAA et IRCA ont également été saisis à Avenida Lenine, Nova Marginal, Avenida 21 de Janeiro et Rua Amílcar Cabral, à Luanda, également sous la direction de Carlos Manuel de São Vicente.
Le 9 juillet, la justice genevoise a rejeté le recours de l’homme d’affaires contre le gel de ses avoirs. Elle a indiqué que la suite de la procédure dépendait avant tout de la réponse à la demande angolaise d’entraide judiciaire. L’homme d’affaires dirigeait la compagnie d’assurances angolaise AAA Seguros, qui avait le monopole jusqu’en 2016 concernant l’assurance de la production pétrolière par l’entreprise nationale Sonangol.
Les chaînes hôtelières IU et IKA, toutes situées à Luanda, ont également été appréhendées. L'homme d'affaires a été entendu et mis en cause mercredi 17 septembre 2020 pour des soupçons de détournement de fonds, de participation économique à des affaires, de trafic d'influence et de blanchiment d'argent. La Sonangol, qui était à l'origine de l'assureur qui détenait, pendant une décennie, le monopole de l'assurance des activités pétrolières en Angola, a fait savoir, par un communiqué, qu'elle suivait ce processus «avec une attention particulière».
Les autorités suisses ont été confrontées à plusieurs reprises à des fonds problématiques en provenance d’Angola. Dans le viseur de la justice angolaise se trouvent aussi Isabel dos Santos, la fille de l’ancien président, son frère Filomeno dos Santos ainsi que l’homme d’affaires helvético-angolais Jean-Claude Bastos. Ils ont tous été des fonctionnaires angolais avec des comptes bancaires en Suisse.
Tinno BANG MBANG