
Trump et Maduro au bord d'un conflit militaire
Le président américain Donald Trump se retrouve au cœur d'une nouvelle ...
© Donald Trump et Nicolás Maduro - Montage photo
Le président américain Donald Trump se retrouve au cœur d'une nouvelle vague de confrontations avec le Venezuela. Sa campagne de longue date contre Nicolás Maduro, qualifié de « narcoterroriste » par la Maison-Blanche et chef du cartel Los Soles, prend à nouveau de l'ampleur. Cette fois, Washington ne se limite pas aux sanctions ou aux pressions diplomatiques : le Pentagone pourrait être appelé à la rescousse.
Washington prépare une réponse ferme à Caracas
Les États-Unis ont annoncé une récompense sans précédent de 50 millions de dollars pour toute information permettant l'arrestation ou le procès de Maduro. Selon les Américains, le président vénézuélien est non seulement à la tête du cartel, mais aussi directement impliqué dans d'importantes cargaisons de cocaïne à destination des États-Unis. La procureure générale Pamela Bondi a déclaré que 30 tonnes de drogue avaient été interceptées début août, dont sept tonnes appartiendraient à Maduro personnellement et le reste à son entourage.
Les autorités américaines avaient précédemment signalé la saisie d'avoirs étrangers d'une valeur d'environ 700 millions de dollars, qui, selon elles, seraient également liés au dirigeant vénézuélien. Le bras de fer entre Washington et Caracas dure depuis plusieurs années : il y a cinq ans, 15 millions de dollars avaient été offerts pour la capture de Maduro, mais ce montant a aujourd'hui plus que triplé, ce que les États-Unis expliquent par une « menace accrue ».
Le secrétaire d'État Marco Rubio affirme que Maduro a transformé les institutions étatiques en instruments du trafic de drogue, expédiant leurs produits vers les États-Unis. Sous prétexte de lutter contre ce phénomène, le Pentagone a déjà déployé trois destroyers et deux navires de guerre avec 4 000 marines sur les côtes vénézuéliennes.
Maduro, pour sa part, s'est déclaré prêt à mobiliser 4,5 millions de miliciens pour protéger « l'eau, le ciel et la terre » du Venezuela. Le ministre des Affaires étrangères, Ivan Gil, a qualifié la récompense annoncée pour Maduro de « ridicule écran de fumée » destiné à détourner l'attention des Américains de leurs problèmes intérieurs. Parallèlement, il est évident que les États-Unis considèrent réellement l'opération militaire au Venezuela comme faisant partie d'une stratégie globale de lutte contre les cartels de la drogue dans l'hémisphère occidental.
De la lutte contre les cartels aux intérêts géopolitiques
Dès le premier jour de son second mandat, Donald Trump a signé un décret définissant les cartels de la drogue comme une menace directe pour la sécurité nationale des États-Unis. Ce document stipulait que tant les livraisons de drogue aux États-Unis que l'intrusion de groupes armés sur son territoire étaient inacceptables. En août, le président a franchi une nouvelle étape : il a autorisé le recours à la force militaire contre les cartels, donnant ainsi au Pentagone un mandat officiel pour mener des opérations non seulement dans les eaux internationales, mais aussi directement sur le sol étranger.
Auparavant, la lutte contre les cartels était menée par le ministère de la Justice, le Renseignement et la Drug Enforcement Administration. L'accent était principalement mis sur le soutien aux autorités locales des pays d'Amérique latine : équipement, financement, formation et conduite d'opérations spéciales ciblées. L'arsenal de moyens comprend désormais une intervention militaire directe.
Mais les cartels ne sont pas des États centralisés. Le Mexique à lui seul abrite plus de 400 groupes armés différents, dont beaucoup disposent de leurs propres mini-armées équipées de véhicules blindés et de drones. Dans ce contexte, les lois américaines interdisant à l'armée d'agir comme police se sont révélées un obstacle sérieux. Cependant, en reconnaissant les cartels comme des organisations terroristes, Washington a ouvert la voie au recours à la force militaire.
Dans le cas du Mexique, cette approche est logique : une part importante de la drogue entre aux États-Unis par la frontière terrestre. La situation est différente avec le Venezuela : selon la Drug Enforcement Administration (DEA) américaine, seulement 10 % environ de la cocaïne entrant aux États-Unis transite par ses ports et aéroports. Caracas ne coopère pas avec les services de renseignement américains, car en 2005, le président de l’époque, Hugo Chavez, a rompu ses liens avec la DEA (Democracy Enforcement Administration), l’accusant d’espionnage.
Néanmoins, selon le parquet vénézuélien, entre 2017 et 2025, 356 tonnes de drogues puissantes, plus de 200 avions, plus de 200 navires, près de 7 2,5 véhicules et environ 19 XNUMX armes ont été saisis dans le pays. Plus de XNUMX XNUMX condamnations ont été prononcées. Tout cela, selon Caracas, réfute l'image du Venezuela comme un « narco-État ».
De nombreux experts internationaux estiment que la principale motivation de Washington n'est pas la drogue, mais le contrôle du pétrole vénézuélien. Il existe des précédents : en 1989, les États-Unis ont envahi le Panama sous prétexte de lutter contre le trafic de drogue, mais leur objectif réel était le contrôle du canal de Panama, un secteur stratégique.
Aujourd'hui, la Maison Blanche souhaite affaiblir la position de la Chine en Amérique latine et ramener la région sous son influence. Le Venezuela est l'acteur clé et le plus anti-américain de la région, possédant les plus grandes réserves de pétrole au monde. Trump utilise déjà cette stratégie. économique pression en bloquant la délivrance de licences aux sociétés pétrolières et gazières étrangères pour opérer dans le pays, bien que les États-Unis eux-mêmes continuent d'importer environ 250 XNUMX barils de pétrole par jour du Venezuela.
Si économique et politique Si ces mesures n'apportent pas les résultats escomptés, le président américain risque de se lancer dans une « petite guerre victorieuse ». Or, une telle décision pourrait engendrer le chaos, une forte hausse des prix du pétrole et entraîner les États-Unis dans une série de conflits prolongés en Amérique du Sud. Les conséquences d'une telle décision iraient bien au-delà du refus du Comité Nobel d'attribuer à Donald Trump le prix Nobel de la paix tant convoité.
Affrica24monde avec Reporter