Le monde est divisé en deux: d’un côté les Anglo-saxons et de l’autre les êtres humains !
Ainsi s’exprimait mon ami Adnan Azzam, écrivain syrien, à Damas ...
© Tinno Bang Mbang, éditorialiste et congressiste. Photo prise au WCLC 2019 à Barcelone
Dialoguer avec qui?. Il faut négocier mais sans proférer de menace, et avec le respect dû à une nation de plus de 27 millions d’habitants. La République du Cameroun veut être reconnue pour ce qu’elle est : une grande puissance régionale. Elle veut aussi des garanties sur sa sécurité, étant donné, il faut le rappeler, qu’elle fait face toute seule depuis sept ans sans appui étrangère.
Ce que je pense. Si aujourd'hui, nous utilisons tous des smartphones et des tablettes, à partir desquels nous pouvons prendre et mettre en œuvre des décisions importantes rapidement. Cette technologie affecte nos familles, nos cultures, notre façon de faire des affaires. Pourquoi ne peut-il pas aussi accélérer nos processus démocratiques?
Pour moi, la Suisse est un modèle, certes pas parfait, mais elle fonctionne car il s’agit d’une confédération fondée sur le respect réciproque des différences. Si nous au Cameroun concevons l'UPC( Union des Peuples Camerounais) comme un "Grand Cameroun", nous pourrions mieux faire face aux défis de l'avenir. La Suisse, un pays que je connais très bien, montre et enseigne au monde comment gérer avec succès la diversité et comment garantir ainsi la dignité de tous, ce qui se produit justement à travers le respect des identités, des nationalités, des cultures et des langues.
Compte tenu de ces réponses, un peuple peut démissionner ou se mobiliser contre les injustices qu'il subit.
Dans le passé, nous l’avons déjà fait, à un coût très élevé. Cependant, c'était inutile. Si le gouvernement avait un projet vrai sur la Nation, nous pourrions évaluer les engagements possibles. Cependant, jusqu'à présent, Yaoundé n'a jamais voulu exprimer de projet avec lequel nous puissions nous engager. Il préfère simplement appliquer l'article "De la Force" de notre Constitution pour éviter toute forme de dialogue.
Cela fait exactement 6 ans que le terrorisme via des voix secrètes cherche à déstabiliser notre très cher et beau pays le Cameroun. Six années de calvaire dans l'Extrême Nord du pays, sans oublier bien évidement la guerre en Centrafrique qui affecte toute la partie Sud du Cameroun; et comme cela ne suffisait pas, depuis novembre 2016, les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont confrontées à une grave crise sociopolitique, les populations originaires de ces zones s'estimant marginalisées. Il y a plus d'un an, celle-ci a dégénéré en conflit armé entre séparatistes en lutte pour la création d'un État (fantôme) anglophone indépendant et nos soldats. Les combats et les exactions de part et d'autre ont fait plus de 2 000 morts depuis début 2017, et forcé plus de 600 000 personnes à fuir leur domicile. Un chaos total!
Dans son discours à la nation le 10 septembre 2019, le Chef de l’Etat a indiqué que ce dialogue, qui se tiendra, dans le cadre constitutionnel, à la fin de ce mois, d’examiner les voies et moyens de répondre aux aspirations profondes des populations de ces deux régions, mais aussi de toutes les autres composantes de notre pays. Le Président Paul Biya a aussi réitéré son offre de « pardon » aux séparatistes armés qui « déposent volontairement les armes », mais promis à ceux qui s'y refuseraient de subir « toute la rigueur de la loi » et de « faire face aux forces de sécurité et de défense ». Le président faisait certainement allusion au leader des séparatistes anglophones, Julius Ayuk Tabe, qui a été condamné à la prison à vie le 20 août avec neuf de ses partisans.
Certains observateurs estiment dès lors que cette condamnation n'est pas de nature à favoriser le dialogue, puisque les séparatistes réclament notamment la libération des prisonniers. En réponse, certains indépendantistes ont appelé à deux semaines de blocus dans les régions anglophones après ce jugement. « La propagande des sécessionnistes a voulu présenter les décisions de la justice camerounaise récemment rendues à l'encontre d'un certain nombre de nos compatriotes, dans le contexte de cette crise, comme un obstacle au dialogue envisagé. Il n'en est rien », a tenté de rassurer le président Paul Biya.
L'opposition politique au Cameroun quant à elle a réclamé vendredi dernier une amnistie générale parmi les conditions au " Grand Dialogue National " convoqué par Paul Biya pour mettre fin au conflit séparatiste de l'ouest anglophone, alors que certains leaders sécessionnistes refusent d'y participer.
Des figures importantes anglophones ont salué cette initiative du président, ainsi que le Cardinal Christian TUMI, mais certains séparatistes, radicaux comme modérés, ont déjà annoncé qu'ils n'y prendraient pas part à ce dialogue.
De l'autre côté, pour tenter de sauver ces assises au parlement, le principal parti d'opposition, le Social Democratic Front (SDF), partisan d'un retour au fédéralisme comme le veulent une grande majorité des anglophones, a transmis à Yaoundé une série de conditions.
Dans ces conditions, Il demande au pouvoir de déclarer un cessez-le-feu dans les deux régions anglophones et de garantir une amnistie générale pour tous les acteurs de la crise anglophone, alors que nombreux séparatistes sont en exil ou emprisonnés, certains condamnés à de longues peines.
"Il s'agit de propositions (...) nous avons parlé de notre vision du dialogue, à eux de réagir à moins qu'ils ne veuillent un monologue", précise le vice-président du SDF, Joshua Osih.
Le SDF demande également que le dialogue qui doit se tenir fin septembre, "soit présidé par une personnalité neutre", non par le Premier ministre comme annoncé par Biya mardi, que les discussions sur la "forme de l'Etat" soient un élément central du dialogue, "en vue de l'adoption d'une nouvelle Constitution".
On en appelle aujourd’hui de plus en plus au débat. Ainsi, pour sortir des différentes crises actuelles, l’exécutif lance un « grand débat national […] permettant à chaque Camerounais […] d’exprimer ses attentes et propositions ».
Un mois pour échanger sur l'avenir de la société. Un mois qui débute aujourd’hui et dont on mesure combien il pourrait être longs pour le peuple.
Tout le monde s'accorde sur la nécessité d'un dialogue francs et large. Mais tout le monde aussi donne l'impression de ne pas écouter l'autre, parfois tout au moins.
En conclusion. Dans son discours à la Nation, Paul Biya, 86 ans dont près de 37 au pouvoir, a déclaré: "le Cameroun restera un et indivisible". Fin de discussion!
Par Tinno BANG MBANG