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© Le président du Rwanda Paul Kagame donne une conférence de presse au Palais des congrès de Kigali, à Kigali, au Rwanda, le lundi 8 avril 2024. © Brian Inganga / AP
Le rapport du groupe d’experts des Nations unies sur la République démocratique du Congo pointe une intensification de la crise humanitaire « déjà très grave » dans l’est de la RDC avec en particulier 2,3 millions de déplacés dans le Kivu et 7 millions au total dans tout le pays. Ce rapport apporte des preuves de l’implication rwandaise dans le conflit qui secoue la région. Et la Belgique réagit pour demander à Kigali le retrait de ses soldats.
C’est un communiqué tout ce qu’il y a de plus officiel du ministère belge des Affaires étrangères ; il souligne que le rapport des Nations unies « établit clairement » que les forces armées rwandaises sont directement impliquées dans le conflit. Le rapport indique que les forces rwandaises de défense ont renforcé leurs opérations conjointes avec les rebelles du M23 et cette implication est décisive car avec des matériels modernes ils ont « cloué au sol » les moyens aériens des forces armées de la RDC.
Jusqu’ici, la Belgique avait à maintes reprises enjoint le Rwanda de cesser son soutien aux rebelles et de ne plus s’impliquer, désormais le ministère va un cran plus loin au risque de détériorer encore ses relations avec Kigali, des relations qui n’étaient déjà pas au beau fixe. Et cette déclaration, il faut le souligner est en tous points similaire à celle du département d’état, le ministère des Affaires étrangères des ÉÉ-UU.
En revanche, même si le ton envers le Rwanda est sans concession, la Belgique demande aussi à la RDC que ses forces armées cessent de leur côté la coopération avec des groupes armés illégaux, y compris les rebelles des FDLR Forces démocratiques de libération du Rwanda.
COMMUNIQUE DE PRESSE |
La Belgique est extrêmement préoccupée par la conclusion du rapport final du Groupe d’experts des Nations Unies sur la République démocratique du Congo (RDC) qui met en lumière la gravité des violations et atteintes aux droits humains et les violations du droit international humanitaire commises dans l’Est de la RDC, ainsi que la détérioration continue de la situation sécuritaire. Il y a plus de 7 millions de déplacés internes en RDC, dont près de 80% en raison de l’insécurité et des violences qui y ont cours. L’ampleur des violences sexuelles et basées sur le genre, y compris l’exploitation sexuelle des femmes et des filles dans les camps de déplacés, les attaques contre les camps de déplacés et les recrutements d’enfants sont choquants et doivent cesser immédiatement. Il est très inquiétant d’observer également un accroissement des activités économiques illégales, de même que du trafic et de l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC. Les auteurs de tous ces crimes et violations doivent être poursuivis en justice. Le rapport du Groupe d’experts établit clairement les différentes formes de soutien actif du Rwanda au groupe armé M23 et à la plateforme politico-militaire Alliance Fleuve Congo, via la présence massive des forces défense rwandaise (RDF) sur le territoire congolais ainsi que le contrôle de facto des opérations militaires par les RDF. Le rapport fait également état de l’emprise territoriale grandissante du Rwanda et du M23 sur le territoire de la RDC ainsi que la mise en place d’une administration civile illégale dans les territoires où le M23 est présent. La Belgique condamne fermement ces actions qui contreviennent aux principes de la Charte des Nations Unies et constituent des violations manifestes de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la RDC. Elle exhorte, d’une part, le Rwanda à mettre fin immédiatement à ses opérations militaires dans l’Est de la RDC, à y retirer ses troupes et son armement ; elle exhorte, d’autre part, le M23 à cesser les exactions contre les populations civiles. Le rapport indique également la poursuite de collaborations sur le terrain entre les FARDC et les groupes armés illégaux, y compris les FDLR. La Belgique appelle instamment les autorités congolaises à mettre fin de manière effective et décisive tout type de coopération avec les groupes armés. La Belgique condamne les exactions perpétrées par tous les groupes armés en RDC contre les populations civiles. Ils doivent cesser les hostilités et s’engager dans des processus de démobilisation, désarmement et réinsertion. La Belgique appelle toutes les parties à s’engager résolument dans les processus diplomatiques initiés au niveau régional. Une solution politique doit être trouvée afin de parvenir à la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC. Il faut s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité et de l’instabilité pour encourager les perspectives de stabilité et de coopération régionale. La Belgique exprime à cet égard son soutien actif aux efforts de l’Angola dans le cadre du processus de Luanda. Elle exprime également son plein soutien à la trêve humanitaire conclue sous l’égide des Etats-Unis afin de permettre aux acteurs humanitaires d’apporter un appui nécessaire aux populations affectées par le conflit. Elles appellent toutes les parties à la faire respecter et à poursuivre sur cette base les efforts pour mettre fin à ce conflit aux effets dévastateurs. La Belgique tient, enfin, à réitérer son appréciation pour le travail précieux accompli par le Groupe d’experts, conformément au mandat qui lui est confié par le Conseil de sécurité des Nations Unies. La Belgique appelle toutes les parties et entités identifiées dans le rapport à soutenir le travail du Groupe d'experts sur la RDC, en prenant des mesures effectives pour donner suite et mettre en œuvre les recommandations de leur rapport. Il est crucial que le Groupe d’experts puisse poursuivre son travail librement et sans entrave. |
Africa24monde et RFI