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© Juan Guaido, ce mardi 30 avril 2019 à la base aérienne de La Carlota, à Caracas. REUTERS/Manaure Quintero
Juan Guaido, évincé de son poste de président du Parlement fin mars, est repassé à l’offensive tôt ce mardi matin, lançant la phase finale de l'opération « Liberté » et appelant les Vénézuéliens et l’armée à « mettre fin à l’usurpation » aux côtés de Leopoldo López, autre dirigeant de l'opposition, sur une base militaire dans le centre de Caracas. Le gouvernement dénonce une tentative de coup d'État et les soutiens du président Maduro appellent à un rassemblement autour du palais présidentiel.
Washington a appelé le ministre vénézuélien de la Défense à rallier Guaido. « Il est très important que des figures centrales du régime qui ont parlé à l'opposition sur les trois derniers mois (...) s'impliquent dans le transfert pacifique du pouvoir au président par intérim Juan Guaido», a déclaré mardi soir John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump. Martelant que les événements en cours ne sont en aucun cas « un coup d'État », il a réaffirmé que « toutes les options » sont sur la table, sans donner d'autres précisions.
« Je surveille de très près la situation au Venezuela. Les États-Unis se tiennent aux côtés du peuple du Venezuela et de leur liberté! », a tweeté de son côté le président américain.
Tous les regards sont tournés à la fois vers la base militaire de La Carlota où le président Juan Guaido a appelé ses partisans à le soutenir et vers le palais présidentiel de Miraflores où doivent se rassembler les partisans du président Maduro. Des coups de feu ont été entendus près de la base militaire, rapportent les agences de presse. A Caracas, les heurts entre manifestants pro-Guaido et les forces de l'ordre ont fait 69 blessés.
Le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez, a confirmé sur son compte Twitter et dans un communiqué qu'une opération était en cours pour neutraliser un groupe de militaires « traîtres ». « Nous appelons le peuple à rester en état d'alerte maximum pour, aux côtés des glorieuses forces armées bolivariennes, déjouer la tentative de coup d'État et préserver la paix ». Le régime de Nicolas Maduro fait front, n’hésitant pas à déployer des blindés dans les rues et autour de la base militaire prise par les opposants. D’ailleurs, un de ces véhicules blindés n’a pas hésité à écraser volontairement un groupe de manifestant.
Le président de l'Assemblée constituante Diosdado Cabello, un proche de Nicolas Maduro, appelle quant à lui les Vénézuéliens à manifester leur soutien au chef de l'État en se rassemblant près du palais présidentiel.
On ne sait pas pour l’instant si cette rébellion du groupe de militaires qui accompagne Guaido est généralisée. Si certains militaires ont été vus avec bandeaux bleus, près de la base militaire de la Carlota, en soutien à l’opposant, le ministre de l’Armée, Vladimir Padrino, a réaffirmé son soutien à Nicolas Maduro. ce dernier a par ailleurs assuré sur Twitter avoir « l'entière loyauté » des chefs de l'armée.
Le gouvernement espagnol a été le premier à réagir, appelant à éviter toute effusion de sang, suivi par le président du Parlement européen, Antonio Tajani (issu du parti Forza Italia) qui célèbre un « moment historique » pour la « liberté ». La Colombie elle demande une réunion d'urgence du groupe de Lima.
De leur côté, les Etats-Unis ont affiché ce mardi leur soutien au peuple vénézuélien dans sa « quête de liberté », réaffirmant leur appui sans faille à l'opposant Juan Guaido qui a revendiqué le ralliement de soldats depuis une base militaire de Caracas. La Russie a quant à elle accusé l'opposition de provoquer la confrontation et appelle à des pourparlers. Par la voix de sa cheffe de la diplomatie Federica Mogherini, l'UE a appelé à la « plus grande retenue ». « L'Union européenne suit de près les derniers événements au Venezuela. Nous réaffirmons qu'il ne peut y avoir qu'une solution politique, pacifique et démocratique pour sortir des crises multiples qu'affronte le pays », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Guaido et Lopez sur la base militaire de La Carlota
Les réseaux sociaux vénézuéliens et les médias d’opposition bruissaient de rumeurs depuis le petit matin. Le dirigeant de l’opposition Leopoldo Lopez, qui était aux arrêts domiciliaires après une condamnation à 13 années de détention, aurait été libéré par un groupe d’opposants au régime de Nicolas Maduro, et à l’initiative de Juan Guaido, rapporte le quotidien El Pais. Une libération symbolique précise notre correspondant Benjamin Delille,parce que Leopoldo Lopez a de nombreuses fois précisé que le jour de sa sortie serait le jour du départ de Nicolas Maduro.
Les deux hommes disent s'être ensuite rendus sur la base militaire de La Carlota à Caracas, accompagnés d'un groupe de militaires, pour appeler l’armée à se joindre à leur initiative afin de « mettre fin à l’usurpation ». En fin de journée, le ministère chilien des Affaires étrangères a cependant annoncé que Leopoldo Lopez s'était réfugié à l'ambassade du Chili avec sa femme et l'un de ses trois enfants.
Sur le réseau social Twitter, où il est très actif, Juan Guaido -qui a été révoqué jeudi 28 mars de son posteet écarté de toute fonction élective durant 15 ans pour corruption présumée- appelle l’armée à rejoindre son mouvement et déposer le président Nicolas Maduro, et les Vénézuéliens à se joindre au mouvement.
La réaction en s’est pas faite attendre et tous les accès à la Carlota ont été bloqués. Dans une allocution à la radio et à la télévision ce mardi, Nicolas Maduro a affirmé que l'« escarmouche putschiste » de soldats qui ont fait défection pour rallier l'opposant Juan Guaido avait été mise en échec, tout en annonçant des « poursuites pénales » contre les responsables.
Guaido: faire du 1er mai une grande démonstration de force
Il y a 10 jours, Juan Guaido avait appelé la population à descendre dans les rues le 1er mai pour « la plus grande manifestation de l'histoire » du Venezuela, afin de contraindre Nicolas Maduro à quitter le pouvoir.
Par Africa24monde avec RFI