CPI : l'avocat britannique Karim Khan élu prochain procureur général
Karim Khan, 50 ans, a été élu pour un mandat de neuf ans par 72 voix sur 122 ...
© Le Premier ministre malien de transition, Moctar Ouane © DR Primature du Mali
Sur les sept personnes arrêtées la semaine dernière par la sécurité d’État, six ont été « mises à disposition » de la gendarmerie. Elles sont toutes détenues au camp 1 de la gendarmerie de Bamako sauf Sékou Traoré, secrétaire général de la Présidence, avec rang de ministre.
Il aura fallu une semaine pour avoir des informations officielles. Le Procureur de la République, Mamadou Kassogué, a expliqué dans un communiqué daté de dimanche et rendu public lundi avoir reçu une dénonciation des services de sécurité – comprendre de la Sécurité d’État, les renseignements maliens – sur « des faits d’atteinte à la sûreté de l’État ». Dénonciation justifiant l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Six personnes interrogées, cinq toujours détenues
Arrêtées la semaine dernière, en dehors de toute procédure légale, six personnes ont donc été « mises à la disposition » du Service d’investigations judiciaires de la Gendarmerie. Parmi elles, deux hauts cadres du Trésor public, Mahamadou Koné et Souleymane Kansaye, le directeur du PMU Vital Robert Diop, le chroniqueur radio Mohamed Youssouf Bathily, alias Ras Bath, et le directeur adjoint de l’agence d’Etat Agefau, Aguibou Tall, par ailleurs demi-frère de l’ex Premier ministre Boubou Cissé.
Sékou Traoré, secrétaire général de la Présidence, avec rang de ministre, est également cité. Mais il est quant à lui, selon plusieurs sources, libre de ses mouvements. Il a même repris son poste au Palais de Koulouba. Le directeur de l’Agefau, Souhahebou Coulibaly, n’est pas cité dans le communiqué. Arrêté lui aussi la semaine dernière, il a déjà été libéré.
Judiciarisation des dossiers
Les cinq personnes toujours détenues se trouvent au Camp 1 de la gendarmerie de Bamako, et ont pu recevoir la visite de leurs avocats et de l’Association malienne des droits de l’homme. L’AMDH qui « se réjouit de la judiciarisation des dossiers et des conditions de détention des personnes mises en cause », et promet de « suivre de près l’évolution » de leur « traitement judiciaire ».
C’est le cabinet de Maître Kassoum Tapo qui défend les intérêts d’Aguibou Tall. L’avocat explique que son client a été interrogé sur ses liens avec les autres personnes arrêtées, ou encore avec le syndicat UNTM. « Mais il n’y a rien à part des questions, affirme Maître Tapo, ils n’ont aucune preuve matérielle. »
Accusés, selon les cas, de tentative de déstabilisation ou encore d’offense au chef de l’État, les prévenus doivent passer devant le Procureur de la République, qui décidera d’éventuelles poursuites.
Africa24monde avec RFI par David Baché