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© Aymeric Vincenot, 45 ans, directeur de l’Agence France-Presse (AFP) assis à son bureau à Alger le 1er mars 2019. Où il est en poste depuis juin 2017, a été expulsé mardi 9 avril par les autorités algériennes.Photo: AFP
Le directeur de l’Agence France-Presse (AFP) à Alger, Aymeric Vincenot, a été expulsé mardi 9 avril par les autorités algériennes, qui ont refusé de renouveler son accréditation pour 2019. Agé de 45 ans, Aymeric Vincenot, en poste à Alger depuis juin 2017, a dû quitter l’Algérie mardi soir au terme de l’ultime délai qui lui avait été accordé par la police à l’expiration de son titre de séjour. « Cette décision prise sous la présidence de M. Bouteflika est inacceptable. Il n’est pas question pour nous, dans ces conditions, de nommer dans l’immédiat un nouveau directeur à Alger », a réagi le président-directeur général de l’AFP, Fabrice Fries, dans un communiqué.
Cette expulsion survient alors que l'Algérie est le théâtre d'un mouvement de contestation populaire sans précédent ayant contraint le président Abdelaziz Bouteflika d'abord à renoncer à sa candidature à un cinquième mandat, puis à démissionner le 2 avril.
Lancé le 22 février, ce mouvement pacifique massif, notamment porté par la jeunesse, se poursuit actuellement, avec pour principale revendication le démantèlement de l'ensemble du système au pouvoir depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962, au-delà du départ de la seule personne de M. Bouteflika et de son clan.
M. Vincenot, 45 ans, en poste à Alger depuis juin 2017, a dû quitter l'Algérie mardi soir au terme de l'ultime délai qui lui avait été accordé par la police à l'expiration de son titre de séjour.
"Cette décision prise sous la présidence de M. Bouteflika est inacceptable. Il n'est pas question pour nous, dans ces conditions, de nommer dans l'immédiat un nouveau directeur à Alger", a réagi le PDG de l'AFP, Fabrice Fries, dans un communiqué.
"En nous privant de chef de poste sur place, cette décision porte gravement atteinte à notre dispositif, qui vise à assurer une couverture exhaustive et rigoureuse des évènements historiques qui se déroulent actuellement en Algérie", a ajouté M. Fries.
"Evénements historiques"
Il a toutefois souligné que l'AFP "ne renonçait pas pour autant" à poursuivre cette couverture des évènements en Algérie, où elle a pu dépêcher plusieurs envoyés spéciaux ces dernières semaines. L'Agence continuera de déposer des demandes de visa pour d'autres journalistes, a souligné le PDG de l'agence de presse.
Le chef du bureau de l'AFP, dont le titre de séjour en Algérie était arrivé à échéance le 28 février, n'avait plus d'accréditation depuis la fin de l'an dernier.
La demande de renouvellement de sa carte de presse pour 2019, document qui conditionne l'obtention d'un permis de résidence, est restée sans aucune réponse officielle de la part des autorités, malgré les efforts de l'AFP pour obtenir des explications.
Les autorités algériennes n'ont jamais notifié officiellement la direction de l'Agence de leur décision et de ses raisons.
Elles ont simplement fait état oralement, lors de la visite à Alger en mars d'un responsable de l'Agence, de divers griefs, portant notamment sur la couverture de l'actualité algérienne et de l'état de santé de M. Bouteflika par le chef du bureau de l'AFP, sans toutefois apporter la moindre preuve d'une faute de sa part. En outre, M. Vincenot n'a jamais eu la possibilité de répondre.
La rédaction internationale de l'AFP couvre l'actualité dans le monde entier en texte, vidéo, photo et infographie en six langues, 24 heures sur 24, selon des impératifs éditoriaux de rigueur, d'indépendance et de pluralité. Plus de 5.000 clients lui accordent leur confiance. Présente dans 151 pays, l'AFP dispose d'un bureau en Algérie depuis 1962.
Dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF), l'Algérie occupe la 136e place sur 180 pays.
"Solidarité"
Fin mars, un envoyé spécial de l'agence Reuters, le journaliste tunisien Tarek Amara, avait été expulsé d'Algérie, où il couvrait depuis plusieurs jours les manifestations contre le régime.
Les autorités algériennes n'avaient fourni aucune explication. Reuters avait de son côté affirmé à l'AFP que son journaliste disposait d'une accréditation pour exercer en tant qu'envoyé spécial.
Quelques semaines plus tôt, une dizaine de journalistes algériens avaient été arrêtés et détenus durant plusieurs heures, après avoir participé à un rassemblement visant à dénoncer les pressions subies et les restrictions à la couverture du mouvement de contestation "imposées par (leur) hiérarchie".
RSF avait condamné ces interpellations et "l'intervention brutale des forces de l'ordre".
Dans le communiqué de l'AFP, son PDG, Fabrice Fries, a tenu à exprimer "la solidarité" de l'Agence "envers les journalistes algériens, qui font courageusement leur métier dans des conditions particulièrement difficiles".
Journaliste expérimenté, Aymeric Vincenot, diplômé de l'Ecole supérieure de Journalisme (ESJ) de Lille (nord de la France), a effectué de très nombreuses missions de terrain pour l'Agence --en Afrique notamment-- et a déjà été amené à occuper des postes de responsabilité depuis ses débuts en 2000.
Il a notamment été adjoint au directeur du bureau chargé de la couverture de l'Afrique centrale, basé à Libreville (2004-2008), envoyé spécial en Afghanistan (2011) et journaliste au bureau chargé de la couverture de l'Afrique de l'Est et de l'Océan indien, basé à Nairobi (2012-2016).
Par Africa24monde avec afp