
Pourquoi les États-Unis poursuivent-ils leur diplomatie au Niger ?
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© La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et son homologue haïtien Jovenel Moïse, le 23 juillet 2019 à Port-au-Prince. REUTERS/Andres Martinez Casares
La présidente taïwanaise a entamé samedi 13 juillet un voyage officiel dans la Caraïbe avec Haïti pour première étape. Haïti est l’un des 17 pays à encore reconnaitre officiellement Taïwan comme République de Chine. Mais ce choix diplomatique exceptionnel n’est guère exploité par Port-au-Prince : la rencontre entre les deux présidents samedi s’est révélée plutôt infructueuse.
C'était la première fois depuis sa prise de fonction en février 2017 que Jovenel Moïse recevait un homologue étranger en visite officielle. Pour Taïwan, Haïti est un partenaire clé. L’an dernier, plusieurs pays dont la République dominicaine voisine ont rompu les relations avec Taipei au profit de Pékin.
Les 63 ans de fidèle amitié haïtiano-taïwanaise, saluée par les deux chefs d’État samedi, n’ont pour autant pas été récompensés par un accroissement de la coopération bilatérale : aucune annonce n’est sortie de la rencontre entre Jovenel Moïse et Tsai Ing-wen.
Il faut dire que le prêt de 150 millions de dollars accordé par Taïwan à Haïti en mars 2018 n’est pas encore débloqué, car le Parlement haïtien n’a toujours pas ratifié le texte. Les deux pays veulent favoriser les investissements privés taïwanais en Haïti mais l’insécurité grandissante dans le pays freine considérablement tout éventuel projet industriel.
Signe fort de ce handicap majeur : sur une tournée de neuf jours dans la Caraïbe, la présidente taïwanaise ne sera restée que quatre heures en Haïti, alors qu’il s’agit désormais de son allié le plus grand géographiquement et démographiquement.
Par Africa24monde Avec RFI - correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron