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© Capitaine Ibrahim TRAORE, à Pétersbourg au Sommet Russie -Afrique du vendredi 28 juillet 2023, à Petersbourg
Au Burkina Faso, dans un entretien accordé à la télévision nationale RTB, le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, est revenu sur les relations tumultueuses avec ses voisins, surtout la Côte d’Ivoire qu’il accuse d’héberger des opposants à son régime et de n'avoir pas réagi quand des « terroristes » ont franchi la frontière ivoirienne.
Dans un long entretien accordé vendredi 26 avril à la télévision nationale RTB, le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, est revenu sur les relations tumultueuses avec ses voisins, surtout la Côte d’Ivoire.
« II faut, poursuit-il, qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments. Tous les déstabilisateurs du Burkina Faso sont là-bas, ils ne se cachent pas ; les officiels ivoiriens ont mal parlé du Burkina. À un moment donné, il faut arrêter l’hypocrisie, il faut dire la vérité : il y a un problème. »
Avec Alassane Ouattara, le contact « s’est rompu »
« Au début, avec le président Alassane Ouattara, on a échangé un peu au téléphone, indique encore le capitaine Ibrahim Traoré, il m'a envoyé des émissaires, on ne sait pas ce qui s’est passé, sinon il y avait le contact, mais ça s’est rompu, et avec les gens qui ont commencé à partir là-bas, ceux qu’on recherche, il n’y a pas eu de coopération. »
Le 19 avril 2024, les ministres burkinabè et ivoirien de la Défense, le général Kassoum Coulibaly et Téné Birahima Ouattara, se sont rencontrés à la frontière entre les deux pays, souhaitant un « nouveau départ » dans leurs relations.
Incidents
Depuis plusieurs mois, les relations entre la Côte d'Ivoire et le Burkina - dirigé par un régime militaire issu de deux coups d'État en 2022 et confronté à la violence de groupes jihadistes - ont été émaillées d'incidents. Fin mars, un soldat burkinabè et un supplétif civil de l'armée ont été arrêtés dans le nord de la Côte d'Ivoire. Le 19 septembre 2023, ce sont deux gendarmes ivoiriens qui avaient, eux, été interpellés en territoire burkinabè, alors qu'ils se trouvaient sur un site d'orpaillage clandestin.
La Côte d’Ivoire souhaite accompagner le retour volontaire de plus de 55 000 réfugiés burkinabè
À l’issue de la troisième réunion du Comité de coordination relative à la gestion des réfugiés au Nord, qui s’est tenue mercredi 24 avril, les autorités ont initié une réflexion pour mettre en place des conditions pour un retour des réfugiés dans leur pays. Selon les dernières estimations du HCR, il y a près de 55 000 réfugiés burkinabè en Côte d’Ivoire.
Selon un démenti du ministère de l’Intérieur, « aucun plan de rapatriement n’a été évoqué », lors de la réunion au sujet de la gestion des réfugiés au Nord, qui rassemblait autorités, diplomates et humanitaires, mercredi.
D’après ce communiqué, une équipe technique devrait être mise en place la semaine prochaine pour évaluer les besoins : « réfléchir d’une part sur les conditions d’assistance immédiate des réfugiés, et d’autre part, sur le processus d’encouragement au retour vers le Burkina ».
« La situation est sérieuse »
Depuis fin juillet, une partie des réfugiés identifiés et enregistrés auprès des autorités et du HCR, sont logés sur deux sites : à Niornigue et à Timalah, dans le Tchologo et le Boukani. Ces deux sites peuvent accueillir jusqu’à 12 000 personnes. Ils sont actuellement saturés. La majorité des réfugiés est logée dans des familles, dans les villages proches de la frontière.
« La situation est sérieuse », affirme Fidèle Sarassoro, le secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité, interrogé par la RTI. Ce ministre précise qu’une réflexion a été menée avec les partenaires étrangers, afin que les réfugiés « puissent repartir dans les plus brefs délais dans leur pays ».
« Bon nombre d’entre eux, poursuit-il, décident de retourner par leurs propres moyens… Et donc c’est la preuve que ces réfugiés-là veulent repartir. Il faudrait pouvoir créer les conditions pour cela », explique le ministre, secrétaire exécutif du CNS.
Mais cette annonce suscite un certain scepticisme : « le Burkina est-il sûr au point de permettre aux réfugiés de rentrer chez eux ? », s’interroge un acteur humanitaire.
Africa24monde avec RSA et RFI