La flambée des taux d’intérêt a accentué les vulnérabilités liées à la dette dans tous les pays en développement. Rien qu’au cours des trois dernières années, on a compté 18 défauts de paiement souverains dans dix pays en développement, soit plus que le nombre enregistré au cours des deux décennies précédentes.
À l’heure actuelle, environ 60 % des pays à faible revenu sont exposés à un risque élevé de surendettement ou sont déjà dans cette situation. Le rapport constate que les paiements d’intérêts absorbent une part de plus en plus importante des exportations des pays à faible revenu.
Selon S&P Global, il y a eu six (6) défauts de dette souveraine en 2023, dont trois (3) par des pays africains, Cameroun, Mozambique et Ethiopie.
Ce graphique montre les 10 plus grands défauts de paiement de la dette souveraine entre 1983 et 2022, sur la base des données de Moody’s.
Principaux points à retenir
Le défaut de paiement de la Grèce en 2012 est le plus important de l’histoire moderne, survenu alors que le pays était embourbé dans la récession pour la cinquième année consécutive.
Le pays a de nouveau fait défaut neuf mois plus tard, ce qui en fait le quatrième plus grand défaut de paiement de l’histoire
Parmi les autres récidivistes figure l’Argentine, qui a failli à trois reprises depuis 1983 et à neuf reprises au cours de l’histoire du pays.
Lors de la crise monétaire de 1998 en Russie, le rouble a effacé plus des deux tiers de sa valeur en quelques semaines, et le pays a fait défaut sur 72,7 milliards de dollars de prêts.
Les 10 plus gros défauts de paiement sur la dette souveraine de 1983 à 2022, d'après les données de Moody's via Aswath Damodaran.
Date de défaut de paiement total de chacun des 10 pays
Ensemble de données: Classement Pays - Total des dettes en défaut Date - Notation en cas de défaut
- Grèce = 264,2 milliards de dollars, mars 2012 - C
- Argentine = 82,3 milliards de dollars, novembre 2001 - Caa3
- Russie =72,7 milliards de dollars, août 1998 - Caa1
- Grèce = 41,4 milliards de dollars, décembre 2012 - C
- Liban = 31,3 milliards de dollars, mars 2020 - Ca
- Venezuela = 31,1 milliards de dollars, novembre 2017 - Caa3
- Argentine = 29,4 milliards de dollars, juillet 2014 - Caa2
- Équateur = 17,3 milliards de dollars, avril 2020 - Caa3
- Ukraine =13,3 milliards de dollars, octobre 2015 - Ca
- Argentine =10,5 milliards de dollars, février 2020 - Caa2
Principaux points à retenir
-Le défaut de paiement de la Grèce en 2012 est le plus important de l'histoire moderne, survenu alors que le pays était embourbé dans la récession pour la cinquième année consécutive.
-Le pays a de nouveau fait défaut à peine neuf mois plus tard, ce qui en fait le quatrième défaut de paiement le plus important de l'histoire.
-Parmi les autres récidivistes, on trouve l'Argentine, qui a fait défaut trois fois depuis 1983 et neuf fois au cours de l'histoire du pays.
-Pendant la crise monétaire russe de 1998, le rouble a effacé plus des deux tiers de sa valeur en quelques semaines, et le pays a fait défaut sur 72,7 milliards de dollars de prêts.
– Part des pays dans la dette souveraine de l'Afrique (2022) Figure 1
- Egypte 17%,
- Afrique du Sud 14%,
- Angola 7%,
- Maroc 6%,
- Nigéria 6%,
- Kenya 5%,
- Ghana 4 %,
- Éthiopie 4%,
- Côte d'ivoire 4%,
- Tunisie 3%,
- Tanzanie 3%,
- Autres (38) 25%.
État général
Fin 2022, la dette souveraine de l'Afrique représenterait 19,0 % de la dette des 123 pays endettés recensés par la base de données de la Banque mondiale3. L’Asie arrive de loin en tête du classement régional avec 39,3 % (à cause de la Chine qui est le premier débiteur des pays en développement avec 13,5 %), l’Indonésie et l’Inde (respectivement 3e et 4e débiteurs mondiaux avec 6,5 % et 6,0 %). Dans cette comparaison, les pays africains pèsent peu : l’Égypte arrive en tête avec 3,2 % (8e rang) suivie de l'Afrique du Sud avec 2,7 % (11e rang).
La Figure 1 donne un aperçu de l’importance des pays africains dans la formation de la dette africaine : les trois quarts de cette dette sont le fait de onze pays parmi lesquels l’Égypte et l'Afrique du Sud pèsent pour environ un tiers de la dette totale.
Les perspectives de croissance sont hétérogènes à travers les cinq régions d’Afrique:
• L’Afrique de l’Est devrait conserver sa position de région africaine affichant la croissance la plus rapide, avec une croissance estimée du PIB passant de 1,5% en 2023 à 4,9% en 2024 et 5,7% en 2025. La révision à la baisse de 0,2 point de pourcentage pour 2024 par rapport aux prévisions des Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique (MEO) de janvier 2024 est due à des contractions plus importantes que prévu au Soudan et au Soudan du Sud.
En Afrique centrale, la croissance devrait ralentir de 4,3% en 2023 à 4,1% en 2024, avant de s’améliorer fortement pour atteindre 4,7% en 2025. Le relèvement des prévisions pour 2024 de 0,6 point de pourcentage par rapport aux projections de janvier 2024 est imputable à une croissance plus forte que prévu au Tchad et en République démocratique du Congo.
En Afrique de l’Ouest, la croissance devrait s’accélérer, passant d’une estimation de 3,6% en 2023 à 4,2% en 2024, pour se consolider à 4,4% l’année suivante. Il s’agit d’une amélioration de 0,3 point de pourcentage pour 2024 par rapport aux projections des MEO de janvier 2024, reflétant des améliorations plus fortes de la croissance dans les grandes économies de la région – Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria et Sénégal.
En Afrique du Nord, la croissance devrait passer d’une estimation de 4,1 % en 2023 à 3,6% en 2024 et 4,2% en 2025, avec une révision à la baisse de 0,3 point de pourcentage pour 2024 par rapport aux MEO de janvier 2024. La croissance a été revue à la baisse pour tous les pays de la région à l’exception de la Libye et de la Mauritanie.
En Afrique australe, après un ralentissement en 2023, la croissance devrait légèrement se redresser, passant d’une estimation de 1,6% en 2023 à 2,2% en 2024, pour se raffermir à 2,7% en 2025. Les taux de croissance pour 2024 et 2025 montrent une amélioration de 0,1 point de pourcentage par rapport aux projections de janvier 2024, reflétant principalement une augmentation prévue de 0.7 point de pourcentage de la croissance pour l’Afrique du Sud. En raison du poids plus important de ce pays dans la région, la révision à la hausse des prévisions de sa croissance a compensé l’effet combiné des révisions à la baisse prévues en Angola, au Botswana, au Lesotho, en Zambie et au Zimbabwe.
Africa24monde Par Tinno BANG MBANG
