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À l’initiative des chefs d’Etat de la communauté économique et ...
© Yaoundé, la capitale du Cameroun
Moody’s a ramené les perspectives sur la notation du Cameroun de « négatives » à « stables ». Ce changement de position est favorable à des discussions avec le FMI qui selon certaines sources, seraient en cours en vue d’un refinancement de son eurobond de 750 millions $ émis en 2015.
Moody's a durant la semaine s'achevant le 7 août 2020, ramené à « stables » les perspectives sur la note du profil émetteur du Cameroun, a pu constater l'Agence Ecofin qui a obtenu une copie du document. « Les perspectives stables reflètent notre point de vue selon lequel les pressions auxquelles le pays est confronté à la suite du choc du coronavirus et les perspectives de ses indicateurs de crédit en général devraient rester cohérentes avec le niveau de notation actuel », explique l'Agence de notation dans son document.
Ses experts estiment que le Cameroun peut continuer de compter sur une économie bien plus diversifiée que celle des autres pays pétroliers de la CEMAC. Ils pensent aussi que le pays devrait connaître un renouvellement de son programme économique avec le Fonds monétaire international (FMI). Ils s’attendent enfin, à ce que la protection commune que confère l'appartenance à une communauté monétaire continue d’avoir son effet face aux risques de vulnérabilité extérieure comme la gestion de la dette extérieure et du déficit commercial.
C'est une nouvelle qui peut être perçue comme étant positive, car Moody's tout comme S&P Global Ratings avait placé les perspectives du Cameroun à négatives expliquant qu'une probable extension aux créanciers privés internationaux du moratoire de la dette accordé début avril par les pays du G20 aurait constitué un défaut de paiement.
Cette nouvelle position de Moody's permet à la première économie de la CEMAC de poursuivre sereinement des discussions qui seraient en cours avec le FMI pour le refinancement de son eurobond de 750 millions $ émis en 2015. Le remboursement du principal de cet emprunt est attendu entre 2023 et 2025, et il n’est pas certain que les conséquences économiques de la covid-19 permettront d’être à jour sur cet agenda.
L'opération avait prévu l'ouverture d'un compte d'escompte pour satisfaire à cet ultime remboursement. Mais il n’est pas certain que le gouvernement soit parvenu à le renflouer comme prévu.
Le refinancement de cette obligation internationale si le pays doit y parvenir, dépendra de plusieurs facteurs. Certains sont propres au Cameroun comme les risques politiques. D'autres paramètres de succès dépendent de la manière dont les investisseurs internationaux allouent les ressources.
Pour l'instant, à cause des taux d'intérêt proches de zéro sur les marchés matures, les titres émis par des pays frontières comme le Cameroun sont de nouveaux attractifs, mais on ignore pour combien de temps. L’évolution de ces différentes situations au niveau international sera aussi suivie de près par les créanciers locaux.
Selon des données contenues dans le rapport de politique monétaire de juin 2020, il en ressort que pour les emprunts émis par l’Etat du Cameroun avec un délai de remboursement supérieur à un an, ces créanciers exigeaient des taux d’intérêt plus élevés. Cela peut être perçu comme un manque de confiance sur les perspectives à moyen et à long terme de leur débiteur.
Africa24monde avec AE Par Idriss Linge