© La société SOMARC, créée en 2002, spécialiste des marbres, pierres et granits - Photo : Illustration
Le Cameroun regorge d'un gisement de marbre à Bidzar dans la région du Nord, avec des réserves évaluées à 2,5 millions de tonnes selon l'INS.
La Société nationale des mines engage la matérialisation de la prise de participation de l’Etat dans les sociétés minières en phase d’exploitation, conformément au Code minier de 2023.
Depuis le mois de décembre 2024, la Société nationale des mines (Sonamines) a intégré pour le compte de l’Etat du Cameroun, le capital de Quarrycam, une société anonyme créée par les Cimenteries du Cameroun (Cimencam) pour exploiter le marbre de Biou Sud et de Bidzar Bloc B, dans le département du Mayo-Louti (Nord). L'information est contenue dans un document de l'entreprise que EcoMatin a pu consulter. Notre source qui ne précise pas les détails de cette prise de participation, indique qu'elle est la concrétisation d’une série de discussions entamées depuis 2023 entre l’entreprise publique et le Groupe Lafarge, conformément à la loi. Notamment, les articles 47 et 48 de la loi du 19 décembre 2023 portant Code minier. Celle-ci attribue à la Sonamines la mission de représentation de l’Etat au sein des entreprises minières investies dans l’exploitation industrielle. La Sonamines considère qu’il s’agit d’un cap franchi vers la protection des intérêts de l’Etat dans le secteur minier et pour la valorisation de ses ressources naturelles.
Au plan financier, les atouts législatifs établis au bénéfice de l’Etat, tel que transposés dans les arrangements particuliers des actionnaires de Quarrycam S.A, consacrent la rentabilisation effective de l’activité minière par la perception des dividendes issus de l’exploitation de la société et de manière plus immédiate, le partage de production perçu en nature dès la première production commerciale jusqu’à la fin du projet. C’est en 2012 que Cimencam a obtenu le permis de recherche sur les sites de Biou Sud et de Bidzar Bloc B pour les besoins de sa cimenterie.
La filiale du Groupe Lafarge aura attendu plus de 10 ans pour décrocher ses deux permis d’extraction du marbre sur ces sites. Quarrycam S.A a vocation à booster les activités de Cimencam, qui exploite déjà le marbre et le calcaire pour produire du ciment dans le Nord, notamment dans la localité de Figuil. « Les sites ne sont pas adjacents, mais ils font sens au niveau de la rentabilité recherchée », confiait une source à Africa Business+ en 2021.
Les travaux de recherche ont permis d’identifier des réserves exploitables évaluées à 101,9 millions de tonnes, réparties en 85,2 millions de tonnes pour le site Biou Sud et 16,7 millions de tonnes pour le site de Bidzar. Cimencam S.A prévoit d’extraire annuellement 1,059 million de tonnes sur le premier gisement sur une période d’environ 80 ans, et 0,668 million de tonnes sur le deuxième sur une période d’environ 25 ans, soit une production totale annuelle estimée à 1,727 million de tonnes. Cette production sera destinée à la fabrication du clinker nécessaire à la production de ciment.
Africa24monde avec EcoMatin