En visite au Cameroun, Volker Türk souligne l'importance de mettre fin à l'impunité
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© La Minujusth a été déployée en Haïti en octobre 2017. HECTOR RETAMAL / AFP
La Minujusth, la mission de police de l’ONU en Haïti, va quitter progressivement le pays dans les six prochains mois. À partir du 15 octobre prochain, l’île des Caraïbes ne devrait plus accueillir qu’une mission politique alors que les défis sont encore très nombreux.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a renouvelé ce vendredi sa mission de police en Haïti jusqu'au 15 octobre. Il répond à une demande du gouvernement haïtien qui considère que ses forces de sécurité sont désormais aptes à prendre la relève. La résolution a été approuvée par 13 membres du Conseil sur 15, la Russie et la République dominicaine s'abstenant.
Cette résolution marque la dernière étape d’un désengagement de l’ONU qui avait démarré en 2017 avec le départ des casques bleus de la Minustah après plus de treize ans de présence dans le pays, entachée par le scandale de l'épidémie de choléra. Considérant que la situation n’était pas encore assez stable, l’ONU avait alors décidé de créer la Minujusth, une mission d’état de droit chargée de former la police nationale haïtienne.
De 2 500 policiers, celle-ci est passée à plus de 15 000, rappelle notre correspondante à New York Marie Bourreau. Selon l'ONU, c'était suffisant pour assurer la sécurité de l’île. Les dix jours d’émeutes de février dernier auraient démontré sa capacité à réagir.
Sophie Boutaud de La Combe, porte-parole de la Mission d'appui à la justice en Haïti explique pourquoi le Conseil de sécurité de l'ONU a pris cette décision.
La forte présence des Nations unies avec des militaires et des policiers au départ n'est plus nécessaire parce qu'il y a eu cette formation de policiers nationaux, cette professionnalisation de la police nationale.
Sophie Boutaud de La Combe, porte-parole de la Minujusth
(Propos recueillis par Andreina Flores)
Les défis restent toutefois nombreux, soulignent les diplomates. Ils s’inquiètent de la montée en puissance des gangs et des violations des droits de l’homme. La République dominicaine, membre non permanent du Conseil de sécurité et pays frontalier d'Haïti, avait demandé en vain à prolonger la mission jusqu’en 2020 pour éviter que son départ ne coïncide avec des élections qui pourraient se révéler violentes. Les Nations unies ne compteront alors dans le pays qu’une centaine de conseillers dans les secteurs de la justice, de la police et des droits humains.
Par Africa24monde avec RFI