France - César 2020 : Morano propose à Aïssa Maïga de « repartir en Afrique »
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© DJ Arafat au Zenith de Paris en 2016. © RFI/Edmond Sadaka
L’on sait désormais un peu plus sur les obsèques de Huon Ange Didier, plus connu sous le nom de DJ Arafat, décédé accidentellement dans la journée du 12 août à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire. Le programme des obsèques a été dévoilé et l’Etat ivoirien a décidé d’en accuser la totalité des charges.
Pour les observateurs de la vie culturelle du pays, les obsèques que s’apprête à offrir la Côte d’Ivoire à sa légende du coupé-décalé devraient être inédites dans l’histoire ivoirienne. De son vivant, l’artiste aux nombreux sobriquets rêvait de pouvoir un jour jouer au stade Félix Houphouët-Boigny, d’une capacité de 35 000 places et le plus grand du pays. S’il n’y a jamais eu accès compte tenu des restrictions gouvernementales sur l’utilisation de cet édifice, DJ Arafat aura cependant droit à son ultime hommage dans cet antre du football ivoirien, actuellement en pleins travaux, mais rouvert pour la circonstance. Vendredi 30 août, le comité d’organisation de ses obsèques y organisera une veillée artistique.
Des dizaines de milliers de personnes sont attendues pour cette cérémonie qui sera ponctuée d’allocutions, de témoignages et d’un méga concert qui verra la participation de plusieurs artistes dont des stars de la musique africaine telles que Davido ou encore les Congolais Koffi Olomide et Fally Ipupa. Le lendemain, samedi 31 août, la dépouille de l’artiste sera inhumée au cimetière de Williamsville – dans la commune d’Adjamé. Fermée pour surcharge et pour un réaménagement, cette nécropole a été spécialement rouverte pour les obsèques de DJ Arafat. Côté sécurité, le comité d’organisation ainsi que les autorités ivoiriennes comptent déployer les grands moyens pour sécuriser au maximum les lieux dédiés aux obsèques.
Polémique
Dans un point presse tenu mercredi à son cabinet, le ministre de la Culture, Maurice Kouakou Bandama a par ailleurs annoncé la création éventuelle d’un musée en l’honneur de l’artiste. La moto endommagée de son accident, ses véhicules, ses objets personnels pourraient y être présentés afin de générer des revenus pour ses héritiers, a confié le ministre.
Jamais un artiste ou homme de culture disparu n’avait suscité autant d’engouement et d’implication dans le pays. Un comité d’organisation avec un président et 5 vice-présidents, quinze commissions, un comité de sages composé de 16 personnes, et un comité juridique assuré par un avocat, un notaire et un huissier de justice. Douk Saga, précurseur du coupé-décalé décédé le 12 octobre 2006 et Roger Fulgence Kassi animateur émérite sur la télévision nationale décédé le 20 janvier 1989 n’avaient pas connu tels honneurs.
Mais cette débauche d‘énergie n‘étouffe pas moins les ressentiments de certains fans de la star qui n’hésitent pas à dénoncer l’hypocrisie qui anime le milieu du showbiz ivoirien. Ils mettent notamment en avant les dernières paroles de leur artiste qui se présentait, dans ses récurrents Facebook Live, comme la victime d’un boycott notoirement ourdi afin de porter atteinte à la tournée de son dernier opus, « Moto Moto ». L’accès aux panneaux publicitaires lui aurait été refusé, de même que son passage sur certaines radios et télévisions.
Toutefois, pour une autre frange de ses fans, l’honneur et l’hommage que lui rend la Côte d’Ivoire dans le cadre de ses obsèques constituent une victoire qu’il peut célébrer depuis l’au-delà.
Par Africa24monde Avec Africanews- Carole KOUASSI