Le «financier» présumé du génocide au Rwanda arrêté près de Paris
Félicien Kabuga, considéré comme le « financier » du ...
© Paul Kagame. Le président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat
25 ans après le massacre de près d'un million de Rwandais, en majorité tutsi, le pays d'Afrique de l'Est lance dimanche une semaine de commémorations et cent jours de deuil, soit la durée du génocide.
Un quart de siècle après, le Rwanda se remémore le génocide initié le 7 avril 1994, au cours duquel au moins 800'000 personnes périrent en trois mois, essentiellement parmi la minorité des Tutsi.
Les cérémonies marquant les 25 ans du génocide commencent ce dimanche matin au Rwanda. Une vingtaine de délégations étrangères, dont une dizaine de présidents ou Premiers ministres, sont attendues.
Le choc des commémorations est tellement violent que des psychothérapeutes doivent s’occuper des rescapés submergés par l’émotion. Parce que 25 ans c’est le symbole d’une génération, les cérémonies de ce dimanche ont un aspect particulier.
Elles doivent commencer en milieu de matinée avec le dépôt de gerbes au mémorial du génocide de Kigali, où 250 000 victimes sont enterrées.
Puis doit s'ouvrir la séquence politique de la journée avec le discours du président rwandais Paul Kagame. Le président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat et celui de la commission de l’Union européenne Jean-Claude Juncker sont aussi attendus à la tribune.
Ça n’est que dans l’après-midi que va débuter la partie mémorielle des cérémonies. Une marche du souvenir de deux kilomètres où les délégations officielles et la population doivent se rendre ensemble du Parlement jusqu’au stade Amahoro.
Là-bas, 30 000 personnes vont assister à un spectacle et entendre des témoignages de rescapés. Les noms de 100 victimes doivent être également lus par des jeunes. 100 noms issus de familles entièrement décimées dans les massacres.
En ce samedi après-midi, les équipes de Dorcy Rugamba sont en pleine répétition. Le metteur en scène rwandais a été chargé de préparer la cérémonie qui se déroulera au Centre des congrès. Son idée pour ce 25e anniversaire est de mettre en avant l’importance de la transmission...
Reportage à Kigali: les préparatifs de la commémoration
Pourquoi Emmanuel Macron n’est pas présent
Ce dimanche 7 avril à Kigali, la France n'est représentée ni par le président Macron, ni par l'un de ses ministres. C'est le député La République en Marche Hervé Berville qui est envoyé dans son pays natal, qu'il a quitté à l'âge de 4 ans. Pourquoi ce choix ? Comment réagissent les Rwandais ?
Sans doute Emmanuel Macron a-t-il en tête le clash diplomatique du 7 avril 2004. Ce jour-là, le secrétaire d'État Renaud Muselier représentait la France aux cérémonies de Kigali. Le président rwandais Paul Kagame lui a alors reproché « de rester là sans s'excuser » et le délégué de la France a dû quitter les commémorations.
Sans doute Emmanuel Macron sait-il qu'il ne peut pas venir à Kigali ce 7 avril sans présenter des excuses et peut-être n'a-t-il pas envie de se brouiller avec les militaires français ou tout simplement de polluer la campagne de son parti aux élections européennes.
En tout cas, le choix du député Hervé Berville pour représenter la France suscite des commentaires, ici à Kigali. Charles Habonimana, qui vient de publier Moi, le dernier Tutsi, regrette sur RFI que la France soit « représentée à une échelle basse ». Un officiel rwandais croisé samedi soir dit au contraire que le choix de la France d'envoyer un orphelin né au Rwanda est un geste qui le touche beaucoup. Quant à Paul Kagame lui-même, il affirme dans Jeune Afrique que la France est libre d'envoyer qui elle veut et que la relation actuelle entre le Rwanda et la France est « nettement meilleure qu'elle ne le fût ».
Par Africa24monde avec RFI - rts.ch