Table Ronde Cemac à Paris : Plus de 3 milliards d’euros nécessaires pour le financement de 84 projets
À l’initiative des chefs d’Etat de la communauté économique et ...
© Le roi du Maroc, Mohammed VI
Le Maroc annonce un vaste plan de relance économique. Il a été détaillé, ce mercredi soir, par le roi Mohammed VI. Deux grandes mesures sont à retenir : la généralisation de la couverture sociale au cours des cinq prochaines années et la création d'un fonds de 120 milliards de dirhams, l'équivalent de 11 milliards d'euros.
Pour sa toute première intervention télévisée depuis le début de la pandémie, le souverain marocain a frappé fort avec l’annonce de l’injection de 120 milliards de dirhams, soit 11 milliards d’euros, dans l’économie du royaume. Cela représente 11% du produit intérieur brut du pays.
Une enveloppe qui ne suffira pas à empêcher le Maroc de connaître sa pire récession depuis près de 25 ans. La contraction du PIB devrait être de 5% en 2020, à cause de la pandémie et d'un faible rendement agricole, selon la Banque centrale.
« Généralisation de l'Assurance maladie obligatoire »
Mais l’annonce la plus emblématique de Mohammed VI ce mercredi soir, c’est le lancement à partir de janvier prochain, du processus de « généralisation de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) et des allocations familiales ». Ce chantier devra être achevé au cours des cinq prochaines années.
Une décision prise afin de tenter d’atténuer l’impact de la crise sanitaire actuelle, qui a précipité de nombreuses familles marocaines dans la misère et a révélé l'immensité de la précarité dans le pays. Entre 4 et 5 millions de ménages vivent du secteur informel, ce qui représente près de 24 millions de Marocains en situation de précarité sociale.
Ce programme de généralisation de l'Assurance Maladie Obligatoire et des allocations familiales devrait être ensuite étendu à « la retraite et l'indemnité pour perte d'emploi », a précisé Mohammed VI. Le souverain affirme que ce projet sera déployé dès janvier 2021, mais n'a pas donné plus de détails quant à sa mise en œuvre.
Qui en seront les bénéficiaires ? Pour l'instant, le projet de registre social unifié, évoqué depuis 2013 et censé optimiser le ciblage des programmes sociaux, est toujours en attente d'examen au Parlement.
Et surtout, comment seront financées ces aides ? Selon plusieurs économistes, le Maroc ne pourra pas faire l'impasse sur une réforme de son système fiscal, afin d'aller chercher l'argent là où il se trouve, et désamorcer une potentielle bombe à retardement politique.
Par Africa24monde avec RFI