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© Rached Ghannouchi, président de l'Assemblée tunisienne et Le chef du parti Ennahdha, d'inspiration islamiste FETHI BELAID / AFP
Le président de l’Assemblée, Rached Ghannouchi, était au cœur d’une assemblée plénière mercredi 3 juin après sa prise de position controversée en faveur du président libyen du Gouvernement d’union nationale au mépris de la stratégie tunisienne de non-ingérence dans le conflit voisin.
Un entretien téléphonique, en mai, révélé par la présidence libyenne dans lequel Rached Ghannouchi félicite Fayez el-Sarraj pour sa victoire militaire sur les troupes du maréchal Haftar a déclenché la colère d’une partie de l’opposition.
Le président de l’Assemblée tunisienne a empiété sur les prérogatives du président Kaïs Saïed, garant de la diplomatie tunisienne. Et remis en cause la position officielle de Tunis qui s’est toujours jusque-là tenu à égale distance des protagonistes du conflit en cours à sa frontière sud-est.
Le leader du parti islamiste Ennahdha a, selon ses détracteurs, fait le jeu de la Turquie, dont il est réputé proche. En intervenant dans les affaires diplomatiques, le cheikh a poussé plusieurs partis à exiger des explications claires sur ces démarches diplomatiques non concertées.
Rached Ghannouchi, la veille de l’audience dont il était objet, a bien pris soin, dans un entretien à Al-Jazeera, de pointer du doigt les pays du Golfe, sans citer directement l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, acteurs clefs du conflit libyen et adversaires d’Ankara.
Le PDL, un parti farouchement anti-islamiste qui a pris la tête de la fronde, voulait profiter de l’occasion pour remettre en cause la légitimité même du président de l’Assemblée.
S’il est peu probable que Rached Ghannouchi soit écarté à court terme du perchoir de l’hémicycle, il a non seulement fragilisé sa position politique, mais il a surtout fait du Bardo une caisse de résonance du conflit libyen. Un exploit dont le pays se serait bien passé alors que règne l’instabilité à Tripoli.
Par Africa24monde avec RFI