La Francophonie suspend le Mali après le coup d'État
L'Organisation internationale de la francophonie a suspendu mardi le Mali de ses instances et a ...
© A Madagascar, le rassemblement de l'opposition violemment dispersé par les forces de l'ordre, face à l'hôtel de ville, à Antananarivo, le 21 avril 2018. © RIJASOLO / AFP
Le sommet de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) s'est achevé ce 24 avril à Luanda. Plusieurs chefs d'Etat de pays membre étaient réunis dans la capitale angolaise pour évoquer les différentes crises politiques et électorales en cours, que ce soit à Madagascar, au Lesotho et en République démocratique du Congo (RDC).
Sept chefs d'Etats étaient réunis à Luanda, la capitale angolaise, pour le sommet de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) qui s'est achevé ce 24 avril. Parmi eux notamment, Joseph Kabila, le président de la République démocratique du Congo (RDC), avait fait le déplacement.
La situation politique et sécuritaire dans son pays était justement l'un des principaux sujets du sommet, tout comme celle du Lesotho et de Madagascar. Président en exercice de la SADC, le chef d'Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa, s'est félicité lors de la séance d'ouverture que cette région d'Afrique démontre sa stabilité, en dehors de ces trois pays.
Dans son communiqué final, la SADC appelle au calme et à la retenue à Madagascar. Les chefs d'Etat ont décidé de dépêcher « de toute urgence » l'envoyé spécial et ex-président du Mozambique Joaquim Chissano faciliter un dialogue national visant notamment à « dégager un consensus autour du processus électoral ». Dans ce dossier, la SADC compte par ailleurs prendre contact avec les Nations unies et l'Union africaine pour rechercher une approche commune.
Les chefs d'Etat ont également abordé la crise au Lesotho. Cinq ans après le coup de force raté des militaires, au vu des élections législatives encore très tendues en juin dernier et de l'assassinat du chef d'état-major de l'armée en septembre, la SADC a décidé de prolonger le mandat de sa mission préventive de six mois.
RDC et Lesotho : des efforts «remarquables»
Les chefs d'Etats exhortent le gouvernement du Lesotho à achever les réformes constitutionnelles et sécuritaires exigées par la SADC afin de mettre un terme à l'instabilité chronique et ce au plus tard en mai 2019. Ils félicitent dans le même temps tous les acteurs pour leurs efforts « remarquables ».
Le même adjectif a été utilisé pour parler des progrès réalisés en République démocratique du Congo (RDC) tout en appelant au respect du calendrier électoral et au maintien d'un climat propice à la tenue d'élections crédibles et pacifiques.
Précisément en raison de ces progrès remarquables dans l'application de l'accord politique de la Saint-Sylvestre et sur l'organisation des élections, la SADC aurait choisi de libérer l'ancien président namibien Hifikepunye Pohamba, pressenti pour être son envoyé spécial en RDC, mais qui attendait depuis novembre 2017, en vain, d'obtenir l'agrément du gouvernement congolais.
Dans une lettre adressée au secrétariat de la SADC, l'opposition congolaise, à savoir Vital Kamerhe, Moise Katumbi, Felix Tshisekedi et Eve Bazaiba, avait demandé aux chefs d'Etat d'appeler au respect des libertés, au retrait de la machine à voter ou même à soutenir le groupe international d'experts électoraux dont la SADC est censée faire partie. Ce qui n'apparaît pas dans le communiqué final. Sur les réseaux sociaux, plusieurs activistes se disent choqués par un texte qui ne reflète en rien la réalité de la crise.
Joseph Kabila a assuré que le temps des envoyés spéciaux était terminé au Congo. La RDC était d'ailleurs venue en force à ce sommet avec un vol spécial affrété par le gouvernement. A bord, entre autres, on trouvait le chef de la diplomatie, She Okitundu et le patron de la commission électorale, Corneille Nangaa.
Pendant de longues heures ce 22 avril, ces derniers ont assuré les ministres de l'Afrique australe que les élections se dérouleraient bien le 23 décembre prochain et que la machine à voter si contestée par l'opposition et les diplomates occidentaux représentait la meilleure option. Les diplomates africains ont même eu droit à une démonstration. Le président Joseph Kabila est aussi le seul chef d'Etat dont le pays était à l'ordre du jour à avoir fait le déplacement.
Selon une source présente à ce mini-sommet, la position des chefs d'Etats aurait surtout été guidé par le rapport « plus que positif » remis par la secrétaire exécutive de la SADC, la Tanzanienne Stergomena Lawrence Tax, en visite à Kinshasa la semaine dernière. La Tanzanie compte parmi les principaux soutiens de la RDC dans la région. Toujours est il qu'aucun des six présidents n'a pris la peine de demander à Joseph Kabila s'il comptait quitter le pouvoir.
Par Africa24monde Avec RFI