Le Mali prévient qu’il ne restera pas «les bras croisés» en cas d’intervention militaire au Niger
À la tribune de l’ONU le 23 septembre, le Mali a prévenu qu’il ...
© Qui veut la tête de Nana Akufo-Addo
Qui veut la tête de Nana Akufo-Addo...est-il schizophrène? En tout cas c’est ce qui reflète à la lecture des médias occidentaux qui évoquent la tentative du coup d’État avorté du 20 septembre.
Avec la complicité d’officiers de l’armée ghanéenne, les conjurés projetaient de prendre le contrôle du gouvernement à l’aide d’un impressionnant arsenal d’armes. C’est finalement une longue opération de filature des forces de sécurité qui a permis de sauver Nana Akufo-Addo du coup d’État qui visait à le renverser vendredi dernier.
Pendant quinze mois, les forces de sécurité et les services de renseignement ghanéens ont rondement mené une opération de filature du groupe et de « recueil d'éléments de preuves » entre Accra, la capitale et Bawaleshie (dans la banlieue d'Accra). Outre le matériel électronique, l'arsenal saisi au moment de l'opération contenait des fusils AK-47, des grenades lacrymogènes, des pistolets de fabrication artisanale ou encore des explosifs et des munitions.
Et pourtant des médias comme TV5 Monde ou CNC commentent l’info en ces termes :
« L'annonce des arrestations et du prétendu complot a surpris beaucoup de monde au Ghana, suscitant un certain scepticisme face aux explications peu claires du gouvernement.
Un analyste en sécurité, Festus Aboagyehe, se demandait sur quelle base se sont fondées les autorités pour conclure que les suspects planifiaient de “déstabiliser” le pays. »
Jeune Afrique va même plus loin et accuse le gouvernement ghanéen d’amplifier cette information :
« Plusieurs membres de l’opposition ont d’ailleurs accusé le gouvernement d’avoir exagéré l’incident. “Est-ce que l’on peut pénétrer à la présidence si facilement ?”, s’est interrogé Kwame Jantuah, un député du Parti de la convention du peuple (CPP, l’ancienne formation de Kwame Nkrumah). “C’est très surprenant. Je pensais que le Ghana était à l’abri des coups d’État”, a déclaré James Agalga, un député du Congrès national démocratie (NDC, le principal parti d’opposition).
Mais l’état ghanéen a cependant tout ce qu’il faut, pour être la cible des tentatives de déstabilisations occidentale. Rappelons l’affaire de Togoland, cette région située à l’est de Ghana sur la frontière avec le Togo dont les Anglo-saxons demandent l'indépendance.
En effet, depuis un certain temps, un petit groupuscule demande l’indépendance du Togoland, dont les autorités ghanéennes ont arrêté des dirigeants au mois de mai. Accusés de complot en mai et arrêtés par la police ghanéenne, les neuf hommes avaient préparé un hymne national, une Constitution et un drapeau de l’État indépendant et ils entraînaient également une milice. C’est exactement le même schéma qu’au Cameroun en zone anglophone.
Et puis, que dire des performances économiques et sociales du Ghana d’Akufo Addo, l’homme qui ne laisse échapper aucune occasion pour dénoncer la dépendance de l'Afrique envers l’Occident. Un petit rappel de son discours lors de la conférence de presse conjointe avec Emmanuel Macron, où le président ghanéen, a plaidé pour une Afrique autonome et non en quête de charité.
“L’heure est venue pour l’Afrique de s’appuyer sur ses avoirs, ses forces vives, afin de devenir elle aussi, un vivier d’aide non seulement pour ses populations, mais aussi pour d’autres parties du monde en difficulté”, avait-il martelé.
Et enfin dernier élément et non des moindres : le Ghana travaille depuis quelque temps avec la Côte d’Ivoire pour s’approprier le droit du contrôle du marché du cacao. La Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux plus gros producteurs de fèves de cacao au monde (environ 65 % de l’offre mondiale) avaient envisagé en juin dernier d’instaurer un prix plancher de 2 600 dollars la tonne à compter de la campagne 2020-2021.
Ces éléments précités ne suffisent-ils pas pour en vouloir à Accra ? on dirait que si !
Par Africa24monde Avec Presstv