Cette semaine en Afrique : le nombre de décès dus à la maladie de Marburg augmente en Guinée équatoriale, le virus est également signalé en Tanzanie, l’OMS signale une forte hausse des maladies bucco-dentaires.
Guinée équatoriale : 20 décès dus au virus de Marburg
En Guinée équatoriale, le virus Marburg, signalé il y a quelques semaines, continue sa progression. Le bilan de la fièvre hémorragique est désormais de 20 morts, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L’agence onusienne a averti que la maladie s'était probablement propagée à travers le pays. Les autorités sanitaires ont signalé deux nouveaux cas confirmés dans la province de Kié-Ntem, quatre dans la province de Litoral et deux dans la province de Centre-Sur. Étant donné que ces provinces sont distantes de 150 km l'une de l'autre, il y a une forte possibilité de propagation du virus.
Le virus a été signalé pour la première fois dans la province de Kié-Ntem, mais s'est depuis propagé à la ville de Bata, dans le sud-ouest de la Guinée équatoriale, qui abrite environ un quart de la population du pays. La situation est jugée « préoccupante » et « nécessite des efforts d'intervention intensifiés pour éviter une épidémie à grande échelle », selon l'OMS.
…et en Tanzanie
Dans le même temps, la Guinée équatoriale n'est plus le seul pays à faire face à Marburg. En effet, cette semaine, l'OMS a également signalé une épidémie de Marburg en Tanzanie, en Afrique de l'Est, qui a tué cinq personnes. L'un des décès signalés est celui d'un travailleur de la santé. Au total, 161 contacts ont été identifiés et sont surveillés.
« Les efforts des autorités sanitaires tanzaniennes pour établir la cause de la maladie sont une indication claire de la détermination à répondre efficacement à l'épidémie. Nous travaillons avec le gouvernement pour intensifier rapidement les mesures de contrôle afin d'arrêter la propagation du virus et mettre fin à l'épidémie dès que possible », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Afrique. « Les leçons apprises et les progrès réalisés lors d'autres épidémies récentes devraient aider le pays à faire face à ce nouveau défi », a-t-elle ajouté.
Rappelons que la maladie à virus Marburg, proche d'Ebola, est hautement virulente et cause une fièvre hémorragique, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 88%.
En République démocratique du Congo, la zone de santé de Panzi, dans la province de Kwango, a signalé 1800 cas suspects de fièvre typhoïde et 12 décès depuis le début de l'année 2023, selon Médecins Sans Frontières (MSF). L'organisation humanitaire internationale a indiqué que le manque d'eau potable et le niveau précaire d'hygiène sont à l'origine de cette montée des cas de fièvre typhoïde. Une équipe de l'hôpital Panzi a été dépêchée sur place pour des soins d'urgence contre cette maladie.
Pour rappel, la fièvre typhoïde est une infection potentiellement mortelle, causé par la bactérie Salmonella typhi, et qui se propage habituellement par l'eau ou les aliments contaminés. Selon les estimations, 11 à 20 millions de personnes contractent cette maladie chaque année, pour 128 000 à 161 000 décès.
Fièvre de la Valée du Rift en Ouganda
En Ouganda, l'épidémie de fièvre de la vallée du Rift s'est intensifiée avec 20 cas humains confirmés, dont 4 décès, indique Outbreak News Today. Les cas humains ont été confirmés chez des personnes impliquées dans l'abattage d'une vache sur une ferme de la région de Mbarara. L'OMS a souligné l'importance de la sensibilisation aux facteurs de risque d'infection par la fièvre de la vallée du Rift et des mesures de protection pour réduire les infections et les décès. Les épidémies de la fièvre de la vallée du Rift chez les animaux précèdent généralement les cas humains. Des mesures préventives pour le bétail et le renforcement du système de surveillance active de la santé animale sont préconisés pour prévenir les cas humains et fournir une alerte précoce aux autorités vétérinaires et de santé publique.
La hausse mondiale des maladies bucco-dentaires affecte l'Afrique (OMS)
Selon un nouveau rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la région africaine connaît la plus forte hausse des maladies bucco-dentaires dans le monde. Environ 44 % de la population de la zone est touchée par ces maladies, avec des dépenses consacrées aux traitements extrêmement limitées. Cette hausse survient dans un contexte de moyens limités, car plus de 70 % des pays d'Afrique subsaharienne ont consacré moins d'un dollar par personne et par an aux soins bucco-dentaires (en 2019). En outre, la pénurie de personnel dans le domaine de la santé bucco-dentaire est chronique, avec seulement 3,3 dentistes pour 100 000 habitants, soit environ un dixième du ratio dentiste-patient recommandé au niveau mondial.
La note constitue également un appel, pour l’OMS, vis-à-vis des gouvernements, pour investir davantage dans la santé bucco-dentaire, notamment dans la formation de personnel qualifié et la mise en place de programmes de prévention et de traitement.
Africa24monde avec Ecofin Par Ayi Renaud Dossavi