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© La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda
Laprocureure de la CPI, Fatou Bensouda, a exprimé vendredi sa préoccupation face à la montée des tensions à quelques jours du scrutin présidentiel en Guinée. Appelant au calme, elle a rappelé que les responsables d’éventuelles violences sont passibles de poursuites judiciaires.
Dans une déclaration faite le 09 octobre, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, s’est dite vivement préoccupée par la montée des tensions à la veille de l’élection présidentielle en Guinée.
« A l'approche de l'élection présidentielle prévue pour le 18 octobre 2020, je suis très préoccupée par les récentes informations faisant état de brutalités entre les partisans des divers candidats et d'affrontements violents entre les manifestants et les forces de l'ordre. Ces épisodes récurrents de violences électorales sont déplorables. Ils contribuent à perpétuer le cycle de la violence en Guinée. Il est urgent d'y mettre un terme », a déclaré la procureure de la CPI.
Et d’ajouter que « je condamne tout particulièrement les propos incendiaires tenus par certains acteurs politiques dans le cadre de leur campagne électorale, qui ont pour effet d'exacerber les tensions ethniques au sein du peuple de Guinée. Les dirigeants politiques ont non seulement le devoir de garantir un processus électoral transparent et pacifique, mais aussi d'empêcher et de dissuader leurs partisans de recourir à la violence, quelle qu'elle soit, avant et après le scrutin ».
Fatou Bensouda n’a également pas manqué d’adresser une mise en garde aux acteurs politiques du pays en cette période sensible. « Je tiens à réitérer ce point important : toute personne qui commet, ordonne, incite, encourage ou contribue de toute autre manière à la commission de crimes visés par le Statut de Rome est passible de poursuites devant les tribunaux de la Guinée ou devant la CPI ».
Profitant de l’occasion, la procureure a tenu à assurer aux victimes des événements tragiques du 28 septembre 2009 et leurs familles – des militaires avaient ouvert le feu sur une foule de manifestants réunis au stade de Conakry, tuant 157 personnes – que la CPI ne restera pas les bras croisés. « Mon Bureau continue d'insister pour que les autorités organisent rapidement le procès des accusés », a-t-elle insisté.
A quelques jours du scrutin présidentiel, le mercure politique grimpe progressivement en Guinée, alors que la campagne présidentielle bat son plein. Dimanche, le cortège de l’opposant et candidat, Cellou Dalein Diallo, en partance pour Kankan (deuxième ville du pays située à l’est) a rebroussé chemin, en raison de l’hostilité de militants présumés du parti au pouvoir. Un blessé aurait été signalé.
De son côté, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a annoncé une nouvelle journée de mobilisation anti-Condé, le jeudi 15 octobre 2020 à Conakry.
Le président sortant, Alpha Condé, brigue un troisième mandat jugé illégal et inconstitutionnel par ses opposants et une partie de la société civile. En octobre 2019, les premières manifestations contre le troisième mandat, organisées par le FNDC, se sont soldées par des dizaines de morts parmi les manifestations. A la suite de ce bilan, les avocats du FNDC ont saisi, en avril 2020, la CPI pour des « faits de crime contre l’humanité en Guinée ».
Africa24monde avec Ecofin Par Borgia Kobri