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© Hommage national à Robert Mugabe à Harare le 14 septembre 2019: le stade est à moitié vide, rapporte notre envoyée spéciale à Harare. © REUTERS/Siphiwe Sibeko
Ce samedi 14 septembre un hommage national est rendu à Harare à l'ancien président du Zimbabwe, Robert Mugabe, décédé le 6 septembre dernier à Singapour. Plusieurs chefs d'Etat africains participent à la cérémonie qui se tient dans le stade national, dont le public est très clairsemé.
Les proches de Robert Mugabe ont finalement accepté vendredi que l’ex-président du Zimbabwe soit enterré pas avant un mois au monument dédié aux “héros” du pays à Harare, épilogue du long bras de fer qui a opposé la famille du défunt au gouvernement.
Le “héros” de l’indépendance de l’ex-colonie britannique devenu tyran s’est éteint le 6 septembre à l‘âge de 95 ans dans un hôpital de luxe de Singapour où il venait se faire soigner depuis des années.
Sa dépouille a été rapatriée en grande pompe mercredi à Harare pour une série d’hommages, dont des funérailles nationales prévues samedi dans l’immense stade national des sports de la capitale en présence de nombreux chefs d’Etat africains.
Le lieu de l’inhumation de Robert Mugabe a fait l’objet pendant plusieurs jours de vives tensions entre sa famille et les autorités.
Jeudi, un porte-parole de la famille, Leo Mugabe, avait annoncé que son oncle serait enterré dans son village, conformément aux vœux d’une partie de ses proches et des chefs traditionnels.
Vingt-quatre heures plus tard, il a fait volte-face et indiqué que Robert Mugabe serait inhumé au “Champ des héros”, le Panthéon local, ainsi que le réclamait avec insistance le gouvernement de son successeur Emmerson Mnangagwa.
Le chef de l’Etat a confirmé l’accord passé avec la famille mais précisé que l’enterrement n’aurait pas lieu avant plusieurs semaines.
“Nous construisons un mausolée pour accueillir notre père fondateur au sommet de la colline du Champ des héros”, a annoncé M. Mnangagwa devant la presse, “on ne l’enterrera qu’une fois la construction de ce mausolée achevée”.
“Il va falloir au moins trente jours pour construire cet endroit”, a précisé Leo Mugabe.
Tensions
Depuis la chute de Robert Mugabe, les relations de l’ex-président et de sa famille avec M. Mnangagwa, qu’il a publiquement qualifié de “traître”, ont été notoirement mauvaises.
En novembre 2017, l’armée l’avait poussé vers la sortie après sa décision de limoger M. Mnangagwa, alors vice-président, sur l’insistance de son épouse Grace Mugabe. La première dame de l‘époque convoitait alors de plus en plus ouvertement la succession de son nonagénaire de mari.
Jusque-là cantonnée aux coulisses, la polémique sur la dernière demeure de Robert Mugabe a éclaté au grand jour jeudi.
La famille s‘était dite “choquée que le gouvernement du Zimbabwe tente de (les) forcer à accepter un programme de funérailles et d’inhumation (…) contraire à ses volontés”.
“La famille aura le dernier mot”, avait répondu en retour le président Mnangagwa pour apaiser les tensions.
Loin de ce tumulte, l’hommage à l’ex-président a continué vendredi au stade Rufaro, en banlieue d’Harare. Quelques milliers de personnes y ont défilé devant le cercueil ouvert du disparu.
C’est dans ce même stade que Robert Mugabe avait, le 18 avril 1980, pris les rênes de l’ancienne Rhodésie sous domination blanche des mains de son ancien dirigeant blanc, Ian Smith.
“Son héritage le plus important est de nous avoir rendu notre terre”, a confié à l’AFP Everisto Muteveri, 61 ans, après s‘être incliné devant sa dépouille. Cet ancien combattant de la “lutte de libération” n’a pas caché regretter l’ex-président. “Le camarade Mugabe lui, aurait empêché la hausse des prix. Ceux de maintenant ne font rien”.
Près de quarante ans plus tard, le “camarade Bob”, ainsi que l’appelaient les membres de son parti, a laissé derrière lui un pays meurtri par la répression et ruiné par une crise économique sans fin qui a plongé une bonne partie de sa population dans la misère.
“On est plus heureux maintenant qu’il est parti”, a confié sans détour à l’AFP Constance, une femme au foyer de 52 ans.
“Pourquoi est-ce que j’irais à ses funérailles ? Je n’ai pas de carburant. Je n’ai pas les moyens d’y aller”, a-t-elle poursuivi. “Et puis pour quoi ? Vraiment, on ne veut plus en entendre parler”.
Par Africa24monde Avec AFP