
Sale journée pour Tebboune à Lisbonne
Jet d’œufs sur sa voiture et slogans hostiles et dégradants à sa sortie ...
© Le président sud-africain Cyril Ramaphosa répond aux questions du parlement au Cap, en Afrique du Sud, le jeudi 11 mai 2023. L'ambassadeur américain en Afrique du Sud a accusé le pays de fournir des armes à la Russie. L'ambassadeur Reuben Brigety a déclaré que le gouvernement américain était certain que des armes avaient été chargées sur un cargo qui a amarré secrètement à une base navale près de la ville du Cap pendant trois jours en décembre. AP
Les relations sont tendues entre l’Afrique du Sud et les États-Unis depuis les accusations lâchées par l’ambassadeur américain à Pretoria jeudi 11 mai. Reuben Brigety s’était dit convaincu que l’Afrique du Sud a livré des armes à Moscou lors du passage, en décembre dernier, d’un cargo russe sous sanctions, dans un port militaire près du Cap. Depuis, il a été convoqué par le ministère des Affaires étrangères sud-africain, qui rejette ces accusations et regrette cette sortie publique du représentant de l’un de ses principaux partenaires commerciaux.
Selon Pretoria, l’ambassadeur américain aurait reconnu avoir franchi la ligne rouge et présenté ses excuses. Reuben Brigety s’est lui contenté de tweeter pour rappeler le « partenariat solide » qui existe entre les deux pays.
La présence de ce cargo russe en Afrique du Sud était déjà sur la table au début du mois, lors des discussions menées par Sydney Mufamadi, envoyé par la présidence à Washington : « Nous avions alors échangé avec nos interlocuteurs, notamment autour du fait que nous comprenons leur consternation. Mais une diplomatie de mégaphone a la tendance négative de créer d’inévitables malentendus entre les différentes parties prenantes. »
L’Afrique du Sud a déjà subi les premières conséquences de ces accusations, avec une chute du rand, qui était pourtant déjà bien bas. Pretoria risque aussi de ne pas voir sa participation au programme de préférences commerciales AGOA être renouvelée au-delà de 2025.
De quoi inquiéter le ministre des Finances, Enoch Godongwana : « Nous avons calculé les différents risques si l’on venait à être frappé par ce qu’on appelle des sanctions secondaires. Ces risques vont bien au-delà de l’AGOA. Il y a énormément d’échanges entre notre pays et les États-Unis, et cela aurait de graves conséquences sur nos flux financiers. Donc, nous prenons cette question très au sérieux. »
Le président Cyril Ramaphosa a annoncé l’ouverture d’une enquête, pour faire la lumière sur ce qui s’est passé lors de l’escale de ce cargo russe sous sanctions américaines.
Africa24monde avec RFI correspondante à Johannesburg, Claire Bargelès