Le Coronavirus a beaucoup enrichi les ultra-riches
Entre le 18 mars et le 19 mai, les 600 ultra-riches américains ont vu leur fortune augmenter ...
© Ukur Yatani, ministre kényan des Finances ©Reuters
Le Kenya ne va pas adhérer à l’initiative de suspension de la dette des pays pauvres annoncée il y a quelques semaines par le G20. C’est ce qu’a annoncé la semaine dernière Ukur Yatani, le ministre kényan des Finances, dans un entretien accordé à l’agence de presse Reuters.
Répondant en avril dernier à l’appel des pays africains demandant une annulation de leur dette, les pays membres du G20 ont décidé de suspendre temporairement le remboursement de la dette (bilatérale) des pays pauvres. L’objectif est de permettre aux pays concernés d’avoir accès à des financements immédiatement disponibles afin de lancer au plus vite la riposte contre la pandémie de COVID-19.
Si la mesure (quoiqu’insuffisante) a été saluée par de nombreux dirigeants, le Kenya estime de son côté que les conditions de sa mise en œuvre sont trop « restrictives » pour ses finances publiques. Selon le ministre Ukur Yatani, la restriction de l'accès des pays bénéficiaires de l’initiative aux marchés internationaux des capitaux pendant la période de suspension fait peser des risques énormes sur la capacité du Kenya à financer son déficit budgétaire qui a déjà grimpé à 8,2% pour l’année fiscale en cours.
« Nous craignons de créer inutilement une crise », a indiqué le responsable ajoutant que les autorités souhaitent également éviter une dégradation de leur note souveraine.
Ces dernières années, le Kenya s’est révélé très gourmand en matière de dette internationale, à travers les émissions d’obligations réalisées massivement pour financer notamment le Big Four Agenda (plan de développement en quatre axes) du président Uhuru Kenyatta. Selon les statistiques, environ un tiers de la dette extérieure du pays est dû à des créanciers privés, alors que le FMI a déjà plusieurs fois tiré la sonnette d’alarme concernant l’augmentation rapide du niveau de la dette.
Le gouvernement kényan a annoncé qu’il avait entamé une procédure de négociation directe avec chacun de ces créanciers bilatéraux, afin d’obtenir un allègement de sa dette sans compromettre la notation de sa dette souveraine. Début mai, l’agence de notation Moody’s a rétrogradé les perspectives du Kenya de négatives à stables, évoquant le choc causé par la pandémie de COVID-19 à son industrie touristique et à ses exportations agricoles, deux des principales sources de revenus du pays.
Par Africa24monde avec Agenceecofin - Moutiou Adjibi Nourou