La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala en lice pour prendre la tête de l’OMC
Elles sont deux candidates pour prendre la tête de l’organisation : une ...
© Ngozi Okonjo-Iweala, Abdel Hamid Mamdouh, et Amina Mohamed. Photo montage: RSA
Candidature à la présidence de l'OMS (Organisation mondiale du commerce). L'Union africaine envisageait initialement une candidature unique pour le continent afin de maximiser ses chances, elle en a été empêchée par la précipitation de la procédure. Le départ anticipé du directeur actuel le Brésilien Roberto Azevedo a pris tout le monde de court.
La décision de Roberto Azevêdo de quitter ses fonctions à l’OMC en août prochain, au lieu d’août 2021, a été suivie d’un intense lobbying pour le remplacer, en dépit du contexte marqué par une guerre commerciale et une pandémie. Le poste est en effet vacant depuis la démission « pour raisons familiales » du Roberto Azevêdo. Le Brésilien quittera son poste le 30 août 2020, un an avant l’échéance de son mandat.
On compte actuellement trois profils africains de grande envergure pour lui succéder. Les candidatures ont toutes été déposées en temps et en heure mercredi 8 juillet pour la présidence de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Égypte
Six candidats se sont déclarés, dont la moitié sont des Africains. Qui sont-ils?
La Nigériane Ngozi Okonjo Iweala
L'ancienne ministre des Finances et cheffe de la diplomatie, âgée de 66 ans, a été poussée par le président de son pays pour faire contrepoids au candidat égyptien. L'ancienne directrice des opérations de la Banque mondiale est à la tête d'un des programmes de lutte contre le Covid-19 à l'OMS. Cela en fait une candidate très sérieuse.
Diplômée de Havard, elle a été directrice générale de la Banque mondiale et deux fois ministre dans le gouvernement d'Olusegun Obasanjo au début des années 2000 puis dans celui de Goodluck Jonathan de 2011 à 2015.
Adepte des politiques de rigueur, cette économiste réputée n'est pas une novice des conseils d'administrations. A 64 ans, elle siège déjà à la banque Lazard et conseille Standard Chartered. Elle préside en ce moment l’Alliance mondiale pour le vaccin. Elle aurait le soutien de l’Afrique du Sud, mais pas encore de tout le continent.
L'Égyptien Hamid Mamdouh, 67 ans,
Ancien haut fonctionnaire de l'OMC, il est actuellement associé d'un cabinet d'avocats américains et se présente comme le candidat qui peut parler au nom des pays développés comme de ceux en développement, mais aussi comme le candidat de l'Union africaine qui a validé cette candidature. À 67 ans, Abdel Hamid Mamdouh est l’un des quatre Africains à briguer la direction générale de l’Organisation mondiale du commerce. Pour gagner, il mise sur sa longue expérience au sein de l’institution et sur le soutien de son gouvernement.
Diplômé en droit de l’université du Caire en 1974, Abdel Hamid Mamdouh travaille, à Genève, pour le cabinet d’avocats américain King & Spalding, qu’il a rejoint en 2017 après une longue carrière diplomatique. Ses premiers pas le mènent, à la fin des années 1970 et aux débuts des années 1980, dans les ambassades d’Égypte en Éthiopie et en Australie. En 1990, il est débauché par l’OMC, d’abord pour effectuer du conseil juridique, puis pour assister le directeur général adjoint.
Abdel Hamid Mamdouh, comme les autres candidats, dispose de trois mois pour se faire connaître du collège d’électeurs, et pour engager des discussions sur les questions auxquelles l’OMC est confrontée.
La Kényane Amina Mohamed
Sortie du bois à la dernière minute, l'ancienne ministre des Sports a aussi un CV en béton. Avocate, elle a été à la tête de la diplomatie kényane jusqu'en 2018 et a représenté son pays à l'OMC.
Née en octobre 1961, Amina Mohamed a eu une longue carrière de diplomate avant de devenir ministre des Affaires étrangères, de l’Éducation et des Sports au cabinet du président Uhuru Kenyatta depuis 2013.
Après une formation juridique à l’Université de Kiev, Amina Mohamed a rejoint le gouvernement kényan en tant que juriste en 1985. Elle a passé la décennie suivante dans les rangs des postes diplomatiques du Kenya, à Genève et au Conseil de sécurité des Nations unies.
Entre 2000 et 2006, elle a été ambassadrice et représentante permanente auprès de la mission diplomatique du Kenya à Genève et a présidé le Groupe africain à la Commission des droits de l’homme de l’OMC. Elle a été la première femme à présider le Conseil général de l’OMC en 2005.
Son plus long mandat au sein de l’administration de Kenyatta a été ministre des Affaires étrangères de mai 2013 à février 2018. Après un passage dans l’administration du président Mwai Kibaki pendant son deuxième mandat, Amina Mohamed a été nommé directeur exécutif adjoint du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) en 2011.
Ce n’est pas la première fois que le Kenya soutient Amina Mohamed pour prendre les rênes de l’OMC. Elle faisait partie des candidats qui ont perdu face à Roberto Azevêdo en 2013. En 2017, l’administration Kenyatta l’a également proposée à la présidence de l’Union africaine pour remplacer le Sud-africain Nkosazana Zuma. Elle a perdu contre le Tchadien Moussa Faki.
Diplomate et politicienne accomplie, la vaste expérience d’Amina Mohamed à l’OMC – elle a été la première femme à présider les trois organes les plus importants de l’organisation – pourrait lui donner un avantage sur les autres candidats.
L'Afrique et l'Europe pour un poste
Diriger cette instance ne sera pas une mince affaire, ces deux continents apparaissent comme les plus intéressés par le poste. Les États-Unis sont en général absents de cette course, ils pourraient toutefois soutenir un candidat australien mais qui n’est pas déclaré pour le moment.
Étant donné que l’Europe et les États-Unis trustent les prestigieuses directions du FMI et de la Banque mondiale, l’Afrique jette son dévolu sur l’OMC, avec la conviction qu’il est grand temps que l’un des siens accède enfin à un poste clé de la gouvernance mondiale.
C’est ce 9 juillet 2020 que les Européens doivent se mettre d’accord sur une candidature commune pour la direction de l’OMC. La compétition est officiellement ouverte depuis hier et elle s’annonce déjà très serrée avec l’émergence des prétendants africains, plus déterminés que jamais à décrocher le poste.
RSA par Tinno BANG MBANG
Africa24monde