
Le Groupe Bancaire Camerounais " Afriland " cité dans une affaire de fraudes et de corruption en RDC
Le groupe bancaire camerounais Afriland First Bank Group est cité dans des pratiques de ...
© Pour les banques camerounaises, la diaspora est considérée comme un marché à risques économiques, voire politiques
Un récent rapport dénommé « Panorama des transferts de fonds dans les pays de la CEEAC », et financé par la Commission européenne et le secrétariat du groupe ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), constate que les banques camerounaises ont abandonné le marché des transferts de fonds de la diaspora au profit des sociétés de transfert d’argent (STA), essentiellement Western Union et Money Gram.
« Ce manque d’intérêt pour être prestataire de services de transferts de fonds (mono-prestataire) découle simplement du fait que les établissements financiers au Cameroun, notamment les banques, ne semblent pas considérer les migrants comme un marché intéressant ou comme des clients individuels différents des autres », révèle l’étude. Les migrants sont considérés comme des clients risqués du point de vue économique, voire politique, relève Investir au Cameroun, qui s’est procuré le rapport.
Avec ses 200 milliards FCFA, le Cameroun est pourtant le 2e pays de la CEEAC, derrière la RD Congo (1,405 milliard de dollars), à recevoir des transferts de fonds de migrants africains en 2018, explique le rapport.
Mais les banques préfèrent laisser cette manne aux STA. « Au Cameroun et dans le reste des pays de la CEEAC, seules les banques peuvent avoir la licence pour opérer en devises étrangères. La banque, propriétaire de la licence, travaille comme agent pour la STA. La clause d’exclusivité que Western Union ou Money Gram impose à la banque est de travailler avec une seule STA », indique le document.
A titre d’exemple, relève ce panorama, dans le cas de National First Bank, un établissement camerounais de langue et culture anglaises, présent surtout dans les zones anglophones du Cameroun, il y a une employée de la banque qui est, dans la pratique, une représentante de Western Union dans la banque même, et qui gère toutes les opérations. La formule qui décrit la situation usuelle au Cameroun est donc : une banque (ou autre établissement financier) - un guichet Western Union (ou Money Gram) dans le bâtiment de la banque.
Par Africa24monde Avec AE - Sylvain Andzongo