L’empire Alhadji Abbo au bord de la faillite
Le groupe 100 % camerounais, qui a dans son portefeuille la Société camerounaise des ...
© Un sac de cacao en provenance de Côte d'Ivoire. © Getty Images/Jacob Silberberg
La Côte d’Ivoire et le Ghana suspendent la vente du cacao, dans l’attente d’un accord avec les industriels. Les deux premiers producteurs mondiaux de cacao, suspendent leur vente jusqu’à nouvel ordre pour le cacao qui sera récolté en octobre 2020. Ces deux pays essaient ainsi d’obtenir des marchés un prix plancher. Objectif affiché : mieux rémunérer les producteurs.
Ce prix commun vise notamment à réduire les disparités de revenus qui règnent le long de la chaîne de valeur du cacao.C’est un bras de fer qui s’est engagé ces deux derniers jours à Accra. Pour la première fois, les acteurs ivoiriens et ghanéens de la filière cacao unissent leurs forces pour tenter d’infléchir les marchés.
Leur alliance vise à obtenir un prix plancher : 2 600 dollars la tonne.
Se confiant à Bloomberg, Joe Forson, directeur général de l’unité de commercialisation du Cocobod, les deux pays envisagent de fixer un tarif plancher de 2 600 $, la tonne de cacao.
Le but affiché de cette épreuve de force qualifiée « d’historique » par certains opérateurs, c’est de mieux rémunérer les producteurs. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire où le cacao pèse 10% du PIB, le prix bord-champ fixé par l’État à 750 francs le kilo cette année, n’est pas respecté.
Il se situe en réalité plutôt entre 500 et 700 francs le kilo selon l’Association nationale des producteurs de Côte d’Ivoire, l’ANAPROCI, dont le président Kanga Koffi est très réservé sur l’issue des discussions d’Accra.
« On attend de voir quel sera l’impact réel sur le terrain pour les producteurs. L’État de Côte d’Ivoire a déjà décaissé 38 milliards de FCFA de subventions, mais les producteurs n’en ont pas bénéficié », explique le président de l’ANAPROCI.
Selon Kanga Koffi, compte tenu des charges, officielles ou officieuses, qui pèsent sur les producteurs ivoiriens, un prix décent se situerait autour de 1 000 francs le kilo.
Dans le cadre de cette initiative, lorsque les cours mondiaux de l’or brun tomberaient en-dessous de ce seuil, les deux nations entendent appliquer un mécanisme de différentiel pour compenser le manque à gagner pour les producteurs.
« Je m’attends à ce que les négociations autour du prix minimum se poursuivent durant les prochaines semaines. Cela sera fixé en fonction du niveau des cours du cacao du moment », estime Cole Martin, analyste principal de Fitch Solutions.
Négociants et chocolatiers attendent d'en savoir un peu plus, mais ils ne sont pas plus ébranlés que cela par l'exigence d'un prix plancher de la part du Ghana et de la Côte d'Ivoire. « Le cacao n'est pas une matière première assez chère », confie même le PDG du chocolatier français Cémoi.
« Tout ce qui va dans le sens des producteurs est bon », juge de concert un négociant. Quant à Nestlé, la multinationale suisse dit « attendre avec intérêt la poursuite des discussions constructives qui identifieront des mesures réalisables ».
Il faut dire que le marché du cacao est plutôt porteur actuellement, la demande est forte sur tous les continents. Les cours sont d'ailleurs plutôt bons depuis un an, et mercredi, ils ont quasiment rejoint le niveau demandé par les deux géants africains du cacao.
Par Tinno BANG MBANG