Soudan: l’UA appelle à ne pas reconnaître le gouvernement parallèle formé par les paramilitaires
L'Union africaine (UA) a appelé ses membres, mercredi 30 juillet, à ne ...
© Le président américain Donald Trump accueille le président libérien Joseph Boakai ainsi que les dirigeants du Sénégal, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie et du Gabon à la Maison Blanche à Washington, DC, le 9 juillet 2025. KEVIN LAMARQUE / REUTERS
« Où avez-vous appris à parler un si bon anglais ? » Les propos du président américain Donald Trump, adressés à son homologue libérien Joseph Boakai, font grincer des dents à Monrovia. Trump a salué le « bel anglais » du chef d'État libérien lors d’un sommet avec cinq présidents africains, consacré au commerce et à l’exploitation des minerais. Mais pour beaucoup de Libériens, ce commentaire est maladroit, voire condescendant.
Pour certains, c’est une insulte déguisée – comme si parler un anglais correct était exceptionnel pour un président africain. D’autres dénoncent une ignorance flagrante : Donald Trump semble ignorer que le Liberia est anglophone, fondé par d’anciens esclaves venus des États-Unis. Un observateur s’interroge : « Personne ne l’a briefé sur l’histoire du Liberia en amont ? »
L’attitude, jugée trop docile, de Joseph Boakai, elle aussi, fait débat. En répétant « Sir » (« monsieur »), le président libérien a mis mal à l’aise une partie de l’opinion publique. Ses proches parlent d’une stratégie diplomatique : éviter la confrontation. Joseph Boakai aurait voulu ne pas subir le même sort que celui du président sud-africain, publiquement humilié par Trump, dont l’ambassadeur avait été expulsé.
Le Liberia sous les projecteurs
La ministre des Affaires étrangères libérienne a tenté de désamorcer la polémique. Selon elle, Donald Trump a simplement reconnu l’influence américaine sur l’anglais parlé au Liberia – un accent familier, typique de l’anglais américain. Et Joseph Boakai, insiste-t-elle, ne s’est pas senti offusqué.
Malgré la polémique, le Libéria se retrouve aujourd’hui sous les projecteurs. Le nom du pays grimpe dans les recherches en ligne, attirant l’attention des médias, et peut-être celle des investisseurs, espèrent les Libériens. Une visibilité inattendue, déclenchée par une remarque qui, fidèle à Donald Trump, divise autant qu’elle intrigue.
Africa24monde avec RFI