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© La pression continue sur le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de l'opposant Maurice Kamto
Manifestations interdites et réprimées au Cameroun le mardi 22 septembre, à l'appel de Maurice Kamto, leader du MRC. Le parti dénonce un climat d'intimidation. Le gouvernement répond que les manifestants ont enfreint la loi.
Le MRC proteste après l'arrestation de son trésorier, de son porte-parole également, mais aussi de plusieurs dizaines d'autres personnes ayant répondu à son appel à manifester mardi 22 septembre. Le parti de l'opposant Maurice Kamto avait appelé au rassemblement, notamment pour demander le départ du pouvoir du président Paul Biya.
Quelques jours après les manifestations du mardi 22 septembre à l’appel du MRC de l’opposant Maurice Kamto, la pression continue contre l'opposition. Près de 600 personnes restent en garde à vue, selon le « collectif d’avocats feu Maître Sylvain Suop ». Dans un communiqué publié vendredi, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale, le Redhac, avance pour sa part le chiffre de plus de 400 interpellations. Aucun chiffre officiel n’a été communiqué par les autorités pour le moment. Dans un communiqué publié vendredi soir, le gouvernement déclare seulement qu’ « un certain nombre d'arrestations ont été effectuées ».
Depuis la nuit de dimanche à lundi, Maurice Kamto est bloqué chez lui, avec plusieurs dizaines de militants. Sa villa est toujours encerclée par les forces de l’ordre. Alain Fogué, le trésorier du MRC, et Bibou Nissack, le porte-parole, sont toujours en garde à vue dans les locaux du SED, le secrétariat d’Etat à la Défense. D’autres leaders se cachent comme Albert Nzongang, le conseiller spécial de Maurice Kamto, Jean-Pierre Boutché, secrétaire régional du parti pour l’Extrême Nord ou encore André Tassa pour l’Ouest. Selon Maître Emmanuel Simh, l’avocat du MRC.
À Bafoussam, un avocat Me Jean-Jacques Kengné a été interpellé jeudi avant d’être transféré au SED, à Yaoundé. A Yaoundé, où la police a procédé à des perquisitions dans une dizaine de domiciles de cadres du MRC, en l’absence de leurs avocats, regrette Me Simh qui dénonce « le harcèlement et l’arbitraire ».
Les manifestants ayant débutée sereinement leur marche ont fini pas être dispersé à coup de gaz lacrymogènes. Ainsi que des canons à eau par l’armée assistée par une quantité importante de policiers.
Bon nombre de participants ont été arrêtés, y compris des journalistes qui ont été violenté et mise en prison. Selon Wilfried Ekanga, l’un des conseillers de Maurice Kamto, ces intimidations ont débuté même avant les manifestations, notifié sur Rfi. Ekanga déclare que le nombre d’enlèvement ne peut être compté car « il y en a qui ont été enlevés avant les manifestations… ». D’après la même source, ils ont été conduits vers une destination inconnue et d’autres sont à l’abri par peur de représailles.
Pendant que l’opposition dénonce le gouvernement, ce dernier n’envisage pas tolérer le non-respect de la loi établie. Il répond que les marches avaient été interdites et que les manifestants avaient bravé la loi. « Je voudrais déjà rappeler que la démocratie s’accommode mal avec le non-respect de la loi. La manifestation a été interdite, la loi doit donc s’appliquer », a notifié le ministre Grégoire Owona.
De plus, il juge nécessaire la présence massive des forces de l’ordre lors des manifestations. Car d’après le ministre, après les dégâts, il est difficile de trouver qui va assumer, payer ou réparer les biens. Et la protection des biens tout comme ceux des citoyens est importante.
Le gouvernement camerounais a rétorqué dans un communiqué que « certains organisateurs de cette aventure insurrectionnelle répondront de leurs actes devant la justice. La situation du leader du MRC fait l'objet d'un examen attentif par les instances judiciaires compétentes (…) tout comme celle du parti MRC (…) par le Ministère de l'Administration Territoriale ».
En menaçant d’appeler au soulèvement populaire en cas de tenue d’élections régionales avant le retour de la paix dans la partie anglophone et la réforme du code électoral, Maurice Kamto espèrait un scénario à la malienne au Cameroun? La question fait débat et alimente les fantasmes des opposants au pouvoir de Paul Biya.
Le scénario malien peut-il être transposé au Cameroun?
Cette simple idée divise l’opinion de certains camerounais. En effet, au cours d’une conférence de presse le 24 août dernier, au lendemain de l’insurrection au Mali, l’opposant Maurice Kamto, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), a menacé de provoquer un soulèvement populaire si Paul Biya persistait à tenir des élections régionales sans résolution de la crise séparatiste et sans réforme consensuelle du code électoral.
«Toute convocation du corps électoral par le gouvernement avant la résolution de la crise anglophone et la réforme consensuelle du système électoral actuel emportera automatiquement le lancement d’une gigantesque campagne nationale d’appel au départ pur et simple de M. Paul Biya du pouvoir», a déclaré l’opposant face à la presse.
Africa24monde avec RSA, Par Tinno BANG MBANG